Playlist de la semaine (79)

22 August 2014 | PAR Bastien Stisi

Le retour électrique des New Yorkais de The Drums, la nouveauté amoureuse extraite du prochain album de Caribou, et le clip sans passion du nouvel Arcade Fire…la playlist de la semaine, rendez-vous hebdo confectionné par Toute La Culture, rien que pour vos oreilles et pour vos tympans exigeants :

1. The Drums, « Magic Mountain »

Sur la ligne énervée de leur dernier album Portamento, et bien loin des gentilles ambiances surf pop de leur tube mille fois diffusé « Let’s Go Surfing », les New Yorkais de The Drums livrent « Magic Mountain », un titre marqué par l’utilisation d’une surf music excitée et portée par des guitares électriques et nerveuses. Trois ans d’absence, et un bel album de rock enflammé qui paraît se dessiner.

2. Caribou « Our Love »

Dan Snaith, et par filiation son projet Caribou, a visiblement besoin de parler d’amour. Par le biais du premier extrait de son très attendu prochain album (« Can’t Do Without You »), à paraître en septembre, on avait déjà cru comprendre qu’il portait en lui un cœur déchiré dont il allait être bien difficile de recoller les morceaux. Sur « Our Love », son second extrait, le sentiment suprême est pareillement évoqué, et poussé par une électro minimale teintée de soul, de voluptés et de timides engagements house. Espérons que tout cela se recolle très vite. Ou du moins que le tout accouche d’un album plus convaincant et moins tristement fadasse que ce qui nous est proposé ici.

3. Octave Minds, « Symmetry Slice »

À dix-mille lieux et dix-mille BPM de ce qu’il produit depuis dix ans par l’intermédiaire de son label Boysnoize Records et de ses productions personnelles, le Berlinois Boys Noize s’associe, le temps d’un album et d’une nouvelle nomination (Octave Minds) avec l’immense pianiste Chilly Gonzales, aux côtés duquel il construit une invitation au voyage éthérée et considérablement adoucie. Un projet pour le moins inattendu qui marque la seconde collaboration de l’Allemand et du Canadien (le premier avait produit le dernier album du second), et qui n’est pas sans rappeler celui, semblable à bien des niveaux, regroupant José Reis Fontano de Stuck In The Sound et DJ Pone de Birdy Nam Nam, associés au sein de Sarh et de leur bel et surprenant album de pop electronica, paru il y a quelques semaines.

4. Arcade Fire, « You Already Know »

Dans le clip de « You Already Know », tiré du magistral Reflektor, ce sont des tableaux soudainement devenus bavards d’un hôtel vaste et luxueux qui interprètent les paroles à la place des idoles rock montréalaises d’Arcade Fire. Pas de quoi hurler au génie créatif non. Et de quoi se lasser des louanges mille fois réitérées entourant les Canadiens amateurs de grands espaces ?

5. Marie-Flore, « By The Dozen »

Aperçue ce week-end à La Route du Rock aux côtés de Baxter Dury, la Française Marie-Flore s’apprête à sortir le 8 septembre prochain son nouvel album (le très régulier By The Dozen), dont on avait déjà pu découvrir le titre (et le clip) éponyme il y a un moment. Sur la trace du Prince Miiaou, de Mesparrow, de Dawn, de Mina Tindle, et de toutes ces song writteuses françaises inspirées par Feist tout autant que par PJ Harvey, Marie-Flore tisse son univers délicat, folk et joliment mélodique.

6. Coves, « Wake Up »

La pop véhiculée ici, évidemment, en provenance de la capitale londonienne, suinte l’odorat noisy et indie. Soft Friday, le premier album des très excitants Coves, sort le 30 septembre, et par l’alliance du doux, du durci, et du définitivement réussi (preuve en est l’excellente ballade mouvementée « Wake Up »), se positionne comme l’un des plus beaux albums indie à accentuation féminine de la rentrée à venir.

7. Phoenix, « Bankrupt! (Gesaffelstein remix) »

Comme transformer ce qui jadis s’avérait sucré et follement lumineux en effroyable instant d’épouvante technoïde ? Comme viennent de le prouver les Versaillais de Phoenix, il suffit de faire appel au classieux Gesaffelstein, qui se charge du remix forcément assombri du tube « Bankrupt! », issu du dernier album des héros électro pop, paru l’an dernier. Futile à la vue du résultat, mais pas forcément inutile non plus pour quiconque cherchera à saccager davantage encore une nuit d’insomnie passée à s’ankyloser le cerveau de vilaines et dangereuses pensées…