[Chronique] Boys Noize fait remixer son « Out Ot The Black » par le gratin de l’électro mondiale

Peut-être lassé de transmettre inlassablement et depuis deux années la garniture de son dernier album Out Of The Black à l’univers entier du clubbing électro, l’hyperactif Boys Noize fait repasser la plupart des titres de cet ultime opus sous le filtre du gratin de l’électro mondiale, et livre avec Out Of The Black : The Remixes une version peut-être plus clubbeuse encore (si l’on peut dire) que son prédécesseur discographique.

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Pendant longtemps, Alexander Ridha (le patronyme civil de Boys Noize) est apparu aux yeux du plus grand nombre comme ce remixeur émérite et touche-à-tout capable de retravailler avec la même pertinence des morceaux aussi bien fondus dans le rock métallique (Marilyn Manson, Rammstein) ou indie (Kaiser Chiefs, Feist) que dans l’électro arty (Apparat, Para One) ou grand public (Kavinsky, Daft Punk).

De la même manière qu’il l’avait fait avec les morceaux de Oi Oi Oi, son second album studio paru en 2007, Boys Noize se retrouve ici de l’autre côté du miroir et des platines, et laisse le soin à ses glorieux congénères de passer à leur tour sur ses propres compositions. Out Of The Black : The Remixes emmagasine alors les remixes de dj / producteurs omnipotents et gloutons (Jimmy Edgar, Blood Diamonds, Chromeo), maculant l’atmosphère d’une lueur alternativement massacrante et explosive (« Conchord » de Olivier), disco-funk (« What You Want » de Chromeo), ou proche des compositions les plus techno et saccadées du Homework des Daft Punk (« Stop » d’Audion’s Acid State).

Après avoir invité son ancien poulain Siriusmo sur la version originale de l’album (depuis signé chez les confrères germaniques de Monkeytown Records, fondé par Modeselektor), Boys Noize (qui signe aussi une relecture très club de son titre « Missile ») profite également de cette nouvelle publication pour mettre en avant son nouveau protégé Housemeister (« Circus Full Of Clowns »), figure émergente du label Boysnoize Records créé par Alexander Ridha lui-même en 2005.

L’électrophile le plus averti constatera de son côté que l’album n’est pas exclusivement composé d’inédits (et qu’il manquera la relecture de quelques morceaux…), puisque l’objet abrite également les travaux de remodelages nerveusement effectués par Justice (sur « Ich R U ») et par The Chemical Brothers (sur « XTC »), déjà apparus il y a quelques semaines sur la centième parution de Boysnoize Records (BNR 100).  Malgré cette manifestation de recyclage modéré, on ne devrait cependant trouver personne pour oser taxer l’hyperactif dj et producteur germanique d’une quelconque forme de paresse : cette année encore, on devrait retrouver la silhouette à casquette d’Alexander Ridha sur un nombre de scènes au moins aussi important que le nombre de morceaux sur lesquels il a jusqu’alors posé son blase évocateur d’une nuisance très masculine…

Visuel : © pochette de Out Of The Black : The Remixes de Boys Noize

Boys Noize, Out Of The Black : The Remixes, 2014, Boysnoize Records, 54 min.