Chanson
Véronique Sanson fête son anniversaire au Grand Rex 23/04/2024

Véronique Sanson fête son anniversaire au Grand Rex 23/04/2024

24 April 2024 | PAR Jean-Christophe Mary

Infatigable bête de scène, Véronique est cette semaine pour trois soirs au Grand Rex dans la cadre de la tournée Hasta Luego, démarrée et jouée à guichets fermés depuis 2022. Une tournée qui se poursuit cette année, celle des 75 ans de Véronique qu’elle fête cette semaine sur la scène du Grand Rex à Paris.  

En cinquante ans de carrière, Véronique Sanson fait partie de ces artistes de légende qui ont laissé une empreinte indélébile dans la chanson française. Depuis Amoureuse, son premier album sorti en 1972, le public a toujours répondu présent. La jeune génération lui doit beaucoup et la chanteuse fait partie de ce cercle restreint d’artistes qui sont une « référence ». À la fois forte et fragile, Véronique Sanson incarne depuis les débuts une variété pop folk portée par des textes flamboyants qui exposent ses failles, ses tourments, ses désirs et ses amours. Véronique Sanson, c’est un phrasé et un vibrato particulier, une écriture personnelle à fleur de peau. C’est l’une des rares à savoir faire groover aussi bien la langue française. Il suffit d’écouter ses trois albums écrits et enregistrés aux Etats-Unis auprès des plus grands musiciens de la pop américaine “Le Maudit, Vancouver et  Hollywood” (1973 – 1978)  à l’époque où elle vivait avec Stephen Stills. Un virage américain qui aura introduit en France une musique résolument neuve.

Mardi 23 avril, peu avant 21h00, les lumières s’éteignent sous la clameur du public, plongeant la salle dans le noir et laissant apparaitre un incroyable light show fait de bâtons et cercles lumineux très esthétiques. Magique dès le premier titre, « Véronique » qu’elle entame sur une entrée à l’américaine, coté cour, la chanteuse réussit à nous transporter grâce à son incroyable voix, sa présence animale et ses mots toujours aussi chaleureux : « Je suis très heureuse de vous retrouver. On va passer un bon moment ensemble, qu’est-ce que j’aime entendre vos voix ».

Entourée de ses fidèles musiciens dirigés par son bassiste et chéf d’orchestre Dominique Bertram, Véronique Sanson récolte les faveurs du public sur la vingtaine de titres joués ce soir : « Comme je l’imagine » au piano, puis « Indestructible » dotés de puissants arrangements rythm’n’blues 70’s, suivi du funk rock groovy « Un peu d’air pur et hop ! » chanson écolo avant l’heure parue sur l’album au titre cinglant « Moi, le venin » (1988). La section de cuivre est soudée, très efficace même si on ne peut s’empêcher de penser au regretté Steve Madaio (trompette). Un autre absent pour raison de santé, le prodigieux Basile Leroux remplacé par une autre fine lame de la guitare, Michel Yves Kochmann.  Elle enchaine « Je suis la seule », « Sans regrets » et l’émouvant « Je me suis tellement manquée » et entame un vibrant « Besoin de personne ». Dès les premières notes de « Chanson sur une drôle de vie », les spectateurs assis au premier rang se ruent au-devant de la scène. De l’orchestre aux balcons assis tout la haut dans les gradins, le public est maintenant débout, chante et danse. Dans la salle flotte une certaine légèreté. Retour à un son gonflé plus rock « Les délices d’Hollywood », suivi de « Vancouver », une version sublime d’« Amoureuse » et « Bouddha ». Derrière son piano, Véro (pour les intimes !) nous livre de beaux moments d’intimité. Ensuite, le public a droit à « Bernard’s Song (Il n’est de nulle part) » avant de finir en apothéose sur un « Rien que de l’eau ». La voix n’a pas pris une ride, le son est puissant, racé, impeccable. Pantalon moulé, bottines et redingote noire, elle nous envoie ses chansons comme des caresses ou des brûlots. Immédiatement le public, les bras levés, semble comme soulevé, porté par une vague d’euphorie collective. Dans un ronflement de guitares rock signées de son fils Christopher Stills, doublé d’une basse-batterie à l’assise solide rehaussée de cette section de cuivre particulièrement musclée, Véronique Sanson distille ses chansons, des connues et des moins connues, à travers puissance et énergie.

Au premier rappel, les spectateurs ont droit à «Alia Soûza / Salsa » titre chaleureux, coloré et dansant, suivi de « Ma révérence ». Visiblement émue et heureuse, Véronique Sanson n’a décidément pas envie de quitter la scène. En guise de second rappel, seule au piano, elle nous offre un inédit « Les délires d’Hollywood » une petite chanson courte « Comme je les écrivais à l’époque sur mes premiers albums …» suivie de l’incontournable « Bahia ». Des titres qui réussissent, à certains moments, à nous rendre nostalgiques ou euphoriques. Une chose est sûre : Véronique Sanson rayonne, vit ses morceaux à fond. A 75 printemps, l’artiste est peut-être un peu moins agitée sur scène qu’il y a quelques années, mais nous réserve toujours quelques poses dont elle seule a le secret. Et surtout quelle voix ! Setlist soignée, light show élégant, son extra dans un théâtre archi-comble, les fans ont eu droit ce soir à 2h30 de pur bonheur !

Jean-Christophe MARY

Véronique Sanson Tournée Hasta Luego Le Grand Rex 23/04

Titres joués :

 

Véronique

Comme je l’imagine

Indestructible

Un peu d’air pur et hop !

Je suis la seule

Sans regrets

Je me suis tellement manquée

Besoin de personne

Chanson sur une drôle de vie

Les délices d’Hollywood

Vancouver

Amoureuse

Bouddha

Bernard’s Song (Il n’est de nulle part)

Rien que de l’eau

Encore:

 

Alia Soûza / Salsa

Ma révérence

Les délires d’Hollywood

Bahia

 

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Jean-Christophe Mary

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