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Cannes, qui aura la palme ? Nos pronostics ! 

Cannes, qui aura la palme ? Nos pronostics ! 

22 May 2015 | PAR Yaël Hirsch

Cannes, 11ème jour. Il ne nous reste qu’une seule projection en compétition officielle, le sexy McBeth de Justin Kurzel avec Marion Cotillard et Michael Fassbender. Toute la Culture n’a raté aucun film de cette compétition depuis le début de la fièvre cannoise, voici nos chouchous et nos pronostics… Et pour vous lecteur, l’occasion de relire nos chroniques…

Cette année, même si nous avons eu de très beaux moments avec cette compétition, elle nous a aussi un peu plombé, vu la dureté des thèmes abordés (Le four crématoire, le chômage à 50 ans, l’assistance en fin de vie, la violence des cartels de la drogue, la guerre qui se poursuit dans la cité, le deuil d’un parent, la vieillesse inféconde, le couple forcé, la passion destructrice vécue comme un destin…) Surtout, nous avons souvent eu l’impression de nous trouver devant des belles images mais enfilées en collier sur des fils déjà mille fois tissés. Peu d’originalité donc, pour cette 68ème édition et une quête plus forte de création et de sens. La maestria des photos, de la musique et du jeu des comédiens ne nous a pas rassasiés de cinéma.

Parmi les favoris, nos favoris et les noms qui se sussurent, voici ce qu’il faut retenir

La Palme d’or semble destinée à l’un des trois films de tête (et de coeur d’ailleurs) de la compétition : Le fils de Saul de Lazlo Nemes, premier film qui agit comme un soleil noir; ou bien le plus esthétique et juste sur un moment clé de transformation de la Chine et du monde : Mountain may depart de Jia Zhang-Khe. Fort en émotion et brillant d’élégance, Mia Madre de Nanni Moretti a beaucoup ému. Mais peut-être ce film est-il trop proche de la Chambre du fils, déjà palmé en 2001.

Côté Prix de la Mise en scène, il y a eu, on l’a dit, beaucoup de Maestria, pourquoi pas l’éblouissant cadre de Tale of tales de Matteo Garrone? L’esthétisant Carol de Todd Haynes et les plans très maîtrisés de Sicario de Denis Villeneuve sont aussi en lice.

Pour le Prix du jury, nous verrions bien La Loi du marché de Stéphane Brizé qui nous a vraiment émus, mais a un peu raté sa fin ou bien l’élégant Valley of love de Guillaume Nicloux.

Pour une fois, tous les rôles de femmes étaient vraiment denses, dans cette compétition 2015.  Elles se bousculent au portillon, celles qui peuvent prétendre au prix d’interprétation féminine : nous avons aimer aimer Emmanuelle Bercot en femme amoureuse dans Mon roi de Maïwenn. On a pleuré devant la performance de Zhao Tao dans le film de Jia Zhang-Khe, Mountains may depart. Et bien sûr, en double féminin du réalisateur, Margherita Buy est épatante dans Mia Madre.

Enfin, pour le prix d’interprétation masculine, notre grand chouchou est Vincent Lindon, magnifique dans La Loi du marché de Stéphane Brizé. On se dit aussi que l’élégance de Michael Caine dans Youth mérite une petite palme respectueuse. Résultats ce samedi 23 mai avec la cérémonie de Clôture.

visuel : YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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