Politique culturelle
Filippetti quitte le navire, Pellerin débarque : bilan et perspectives

Filippetti quitte le navire, Pellerin débarque : bilan et perspectives

28 August 2014 | PAR Alexander Mora-Mir

A l’occasion du remaniement ministériel de Manuel Valls, Aurélie Filippetti a présenté dans une lettre adressée au Président de la République et au Premier Ministre son souhait de ne pas réintégrer un poste ministériel au gouvernement.

Au ministère de la Culture depuis 2012, Aurélie Filippetti ne souhaite pas continuer, cédant sa place à sa rivale Fleur Pellerin, choisie par François Hollande. Dans un contexte d’économies budgétaires importantes, son bilan semble plutôt maigre. Ce qu’elle laisse de plus frais derrière elle, la fronde des intermittents contre le protocole d’assurance-chômage conclu le 22 mars dernier. Un dossier brûlant, accompagné du régime retraite des auteurs ou encore le prêt numérique en bibliothèques, et enfin la lutte contre Amazon. Aurélie Filippetti laisse dans l’oubli un projet de loi sur la création, tout comme sur le patrimoine, visant notamment à simplifier un système de protection jugé trop complexe. Ces deux projets n’ont jamais été présentés.

Faute au manque de budget ou de conviction, Aurélie Filippetti laisse derrière elle une unique loi, votée en 2013. Elle retire au gouvernement le pouvoir de nommer les patrons de France Télévisions et Radio France, pour le rendre au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), une indépendance vis à vis du politique renforcée, soit une des promesses des 60 engagements du candidat Hollande en 2012. Malgré de beaux sourires, son bilan est bien maigre en effet.

Fleur Pellerin, hérite en effet de dossiers chauds comme celui des intermittents, mais qui est-elle ?

Née Kim Jong-Suk, signifiant « transparente, claire, honnête, bonne épouse »  le 29 août 1973 à Séoul en Corée du Sud, et abandonnée dans la rue 3 ou 4 jours après sa naissance, elle est envoyée dans un orphelinat, puis adoptée par une famille française à l’âge de 6 mois. Elle devient alors Fleur Pellerin. Symbole de la méritocratie, elle obtient son Bac scientifique à 16 ans. Elle intègre ensuite l’ESSEC, et en sort diplômée à 21 ans. Elle poursuit ses études à l’Institut d’études politiques de Paris, choisissant la section Service public. A 24 ans elle intègre l’ENA. A 26 ans, elle est magistrate à la Cour des Comptes. Un parcours en or c’est le moins que l’on puisse dire. Elle rejoint en 2002 l’équipe de Lionel Jospin, ce qui signe son entrée en politique.

Fleur Pellerin est aujourd’hui une haute fonctionnaire et première femme asiatique à entrer dans un gouvernement français. Sous Jean-Marc Ayrault, elle est ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique. Avec Valls I, elle se retrouve secrétaire d’Etat, chargée du Commerce extérieur, du Développement du tourisme et des Français de l’étranger. Désormais, sous Valls II, elle se retrouve à la tête du Ministère de la Culture et de la Communication, à la place d’Aurélie Filippetti.

Fleur Pellerin a promu le secteur numérique français à l’international, en lançant le 27 novembre 2013 le label « French Tech ». Un moyen efficace pour distinguer les métropoles françaises investissant dans le numérique, accompagné d’une enveloppe de 215 millions d’euros afin de soutenir ce label ainsi que les jeunes entrepreneurs.

© visuel : Creative Comments Wikipedia

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Alexander Mora-Mir

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