Politique culturelle
Aurélie Filippetti reste au gouvernement : bilan et perspectives

Aurélie Filippetti reste au gouvernement : bilan et perspectives

03 April 2014 | PAR Marie Boscher

Fraîchement propulsé à Matignon, Manuel Valls a détaillé le 2 avril la liste des membres de son gouvernement auprès de François Hollande. Réduit au nombre de 16, de nouvelles têtes y font leur apparition tandis que certains ont été promus à d’autres ministères et que d’autres conservent leurs portefeuilles. C’est le cas d’Aurélie Filippetti qui reste Ministre de la Culture et de la Communication malgré un premier mandat parfois compliqué.

filipetti1Aurélie Filippetti a été rassurée ce matin puisqu’elle conserve son poste. Nommée dès 2012 par Jean-Marc Ayrault, elle a suivi l’ancien Premier Ministre dans ses deux gouvernements. Proche de François Hollande qu’elle a soutenu lors des primaires socialistes de 2011, elle a été confrontée à “une crise d’une gravité inouïe” qui a conduit à la réduction du budget de la culture. Le monde de la culture est souvent délaissé dans les situations de crises mais il représente pourtant un enjeu économique important.

Parité et révisions

Dès son arrivée au gouvernement, Aurélie Filippetti propose la révision de la loi Hadopi, la sécurisation du financement de l’audiovisuel  public, un projet de loi assurant la protection des sources journalistiques et le retour de la nomination des dirigeants des chaînes publiques de télévision par le CSA.

Elle souhaite également instaurer une parité plus grande, notamment parmi les directeurs d’institutions culturelles. À ce titre, elle organise un grand renouvellement des directeurs de centres d’arts dramatiques entre autres. Julie Borchen garde la direction du Théâtre National de Strasbourg jusqu’en juin prochain, Cécile Pauthe est nommée à la tête du Centre Dramatique National de Besançon, Marie-José Malis succède à Didier Bezace à la tête du Théâtre de la Commune. Claire Lasne-Darcueil est également nommée directrice du conservatoire supérieur d’art dramatique. Autant de nominations paritaires, plutôt proches de la gauche, qui ont été globalement appréciées par les personnalités du monde de la culture. Par ce ménage, Aurélie Filippetti a sans doute souhaité protéger le secteur du spectacle vivant, jugé fragile.

Les heurts de la convention collective et du statut des intermittents du spectacle

La ministre s’est également affairée auprès du secteur cinématographique. Aurélie Filippetti a ainsi proposé l’extension de la convention collective qui prévoit l’alignement sur les tarifs syndicaux pour les productions françaises. Cette décision a été vivement contestée par certains cinéastes et comédiens qui ont estimé que la production des films d’auteurs allait être compromise face aux grandes productions. Toujours dans le domaine du cinéma, la Ministre a fait abaisser la TVA de 7 à 5% pour les billets de cinéma.

Aurélie Filippetti a souhaité lancer une réforme du régime de retraite des intermittents du spectacle. Dans un accord entre syndicats et patronnat sur l’UNEDIC, le MEDEF a ainsi proposé la suppression des annexes 8 et 10 qui concernent les intermittents du spectacle. Ces derniers bénéficiaient d’un régime spécifique que le patronnat a souhaité supprimer puis a finalement durci. D’ici la fin de l’année, de nouvelles discussions avec l’Etat devraient être reprises à la demande des intermittents qui restent mobilisés pour préserver leur système d’indemnisation. La réforme signée le 22 mars prévoit l’augmentation des cotisations pour les intermittents mécontents.

Quelles perspectives ?

Malgré des avancées notables notamment en terme de parité et de réforme, les deux mandats d’Aurélie Filippetti ont subi des revers et des critiques. Pour apaiser le monde de la culture, François Hollande a annoncé conjointement avec sa ministre sa volonté de créer une nouvelle ambition culturelle. Dans le gouvernement Valls, Aurélie Filippetti a donc encore de nombreux dossiers à traiter. En tête de ceux-là, la poursuite des négociations avec les intermittents du spectacle.

Elle prépare également deux lois sur le patrimoine et la création. Aurélie Filippetti a confié à l’AFP sa satisfaction : “C’est une satisfaction pour moi de voir le travail accompli reconnu et de savoir que je vais pouvoir le poursuivre”. Elle a ajouté : “Le ministère de la Culture a besoin de stabilité. Il y a eu trop de ministres qui ne sont restés en moyenne que deux ans. Je pense qu’il y a besoin de temps pour asseoir une politique, notamment dans un contexte de mutation forte symbolisée par les nouveaux défis du numérique”.

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Marie Boscher

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