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Voyage à Lille vers de très contemporaines “Latitudes”

Voyage à Lille vers de très contemporaines “Latitudes”

21 June 2021 | PAR Julia Wahl

Le festival Latitudes contemporaines, commencé le 3 juin, prend fin à la fin de la semaine. Petit détour par quelques spectacles incontournables.

Des “Latitudes” XXL

C’est à une version imposante de ce rendez-vous lillois que nous  eûmes droit cette année : 40 spectacles dans pas moins de 14 lieux différents. Une façon de clore avec élégance la parenthèse Covid ?

Cette pluralité d’espaces permit en tous cas de rendre compte du dynamisme culturel de Lille : entre des spectacles à la Maison-Folie Wazemmes, à la Gare Saint-Sauveur, au Grand Sud ou encore la Condition publique, ce sont tous les quartiers de Lille qui ont pu profiter de ces spectacles et installations.

Détour vers Lille-Sud

Au Grand Sud tout d’abord, les habitants de ce quartier séparé du reste de Lille par l’autoroute et les voies ferrées ont pu bénéficier de Société en chantier, de Rimini Protokoll ou du magnifique Romances Inciertos. Un autre Orlando, de François Chaignaud et Nino Laisné. Un choix de spectacles volontairement ancré dans le présent : si le premier est, par son dispositif interactif, un exemple en actes d’une véritable société participative, le second, en retravaillant le personnage de Virginia Woolf dans le roman d’une même nom, nous offre une réflexion sur la fluidité des genres et happe nos yeux et nos oreilles, fascinés par ces danses aux multiples influences. Outre la remarquable présence de François Chaignaud qui, sur ses échasses, nous invite à des danses improbables, la musique nous fait voyager d’un univers musical à l’autre. La beauté visuelle des instruments de musique participe également de ce mélange de tous les genres où l’homme devient femme et la femme homme, le son devient vue et la vue ouïe.

En route pour Wazemmes

A la maison Folie Wazemmes, des spectacles eux aussi très politiques : Radio live – une nouvelle génération au micro, d’Aurélie Charon et Caroline Gillet, qui, reprenant les codes d’une émission de radio, donne la parole aux jeunes ; le fabuleux et déconcertant Maison Mère de Phia Ménard, qui, en s’évertuant à construire un Parthénon de carton dont tous les bouts lui échappent, fait passer le spectateur du rire à l’angoisse et de l’angoisse au rire. Son look, son travail du détail et la beauté de la scénographie nous emportent momentanément dans un hors-temps. 

Retour vers le Vieux-Lille

Dans le Vieux-Lille enfin, nous découvrons à l’église Sainte-Marie-Madeleine le Phèdre ! de François Grémaud, dont l’acteur Romain Déroles, pour qui fut écrit le texte, joue avec le classique de la littérature. Côté Institut pour la Photographie, c’est la merveilleuse Ana Pi qui nous propose en une “conférence dansée” un Tour du monde des musiques urbaines : house, voguing, hip hop, pantsula, kudura… Toutes ces danses de la révolte et de la misère font l’objet d’un état des lieux joyeux, entre pas de danse et jeu humoristique avec le public.

La festival Latitudes contemporaines s’achève le 27 juin.

Visuel : affiche du festival

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Julia Wahl
Passionnée de cinéma et de théâtre depuis toujours, Julia Wahl est critique pour les magazines Format court et Toute la culture. Elle parcourt volontiers la France à la recherche de pépites insoupçonnées et, quand il lui reste un peu de temps, lit et écrit des romans aux personnages improbables. Photo : Marie-Pauline Mollaret

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