Cannes 2018, jour 11 : le palmarès d’Un certain regard, Vanessa Paradis réalisatrice porno et “Le poirier sauvage” de Ceylan
Dernier jour de compétition à Cannes. Alors que nous attendons le palmarès du festival pour demain, celui de la section “Un certain regard” nous a comblés en couronnant “Gräns” (“Border”).
La journée a commencé sur les chapeaux de roues avec la projection très attendue du Couteau dans le coeur de Yann Gonzales, où Vanessa Paradis joue une productrice et une réalisatrice de porno gay en chagrin d’amour. Une comédie douce-amère dans la veine des Rencontres d’après minuit, mais qu’on a parfois du mal à suivre malgré ses costumes flamboyants et son sexe esthétique.
À 11 heures, changement d’ambiance, avec l’histoire dramatique d’Ayka du réalisateur russe Sergey Dvortesvoy. Une histoire âpre, filmé au poing, qui suit une jeune femme venant d’accoucher en manque de moyens, de travail et de joie.
À 13 heures, nous avions rendez-vous avec le soleil et la vue sur la mer à la terrasse de Sandra & Co, où le couple fondateur du site Parfumons nous a pu nous raconter leur aventure de beauté et d’entrepreneuriat sous les yeux ravis de leur fille. Le principe du site de cette famille qui a déjà ouvert deux spas en région parisienne : permettre aux Européens francophones d’acquérir des cosmétiques et de parfums de luxe, à des prix raisonnables.
À 16 heures 30, le jury de la section “Un certain regard” remettait ses prix, à l’issue d’une sélection vraiment exceptionnelle (lire notre article sur le Palmarès). On regrette juste que les films À genoux les gars et Les chatouilles n’aient rien eu.
La soirée a été marquée par une dernière montée des marches pour le plus long film de la compétition (3 heures 08 quand même) : Le Poirier sauvage de Nuru Bilge Ceylan. Déjà primé il y a deux ans pour Winter Sleep, le réalisateur turc est très inspiré avec ce conte d’aujourd’hui aux couleurs mordorées, qui suit un jeune auteur en quête de départ et de publication d’un roman où brille un… poirier sauvage. Somptueux.
La soirée a été marquée par la remise du prix Pierre-Angénieux de la meilleure photographie à Edward Lachman (qui a travaillé avec Todd Haynes ou Sofia Coppola). Nous l’avons interviewé mercredi, et rencontré à nouveau ce vendredi sur la terrasse Mouton Cadet, dans une belle lumière de véritable printemps, avant de suivre dans le Palais, l’hommage qui lui était rendu, avec notamment un petit film de mots tendres de plusieurs proches. Un grand dîner avait lieu au Majestic, où le maître de l’image a aimé poser en compagnie d’Élodie Bouchez.
Au même moment, à l’A.M.E. (l’atelier des merveilles éphémères), le jury du Cannes Soundtrack remettait son prix à la musique du film Leto de Kiril Serebrennikov, pour son rock rebelle qui célèbre la jeunesse des années 1990 en Russie. Une fête joyeuse où l’équipe du fieraient aux anges et les cocktails de l’A.M.E. parfumés et estivaux. Au même endroit, à 23 heures, le jury de la Queer Palm remettait également son prix pour couronner Girl.
À minuit, la villa Schweppes permettait d’entendre le phénomène de ce printemps : sur scène pour un showcase de 30 minutes, Eddy de Pretto a interprété des grands tubes, entremêlant ses chansons mélancoliques de petits mots plus ensoleillés et cannois.
Cette dernière nuit avant le palmarès s’est terminée sur le ponton magique de la plage du Majestic, où la fête du court réunissait plein de jeunes festivaliers pour des danses endiablées et des discussions toujours aussi passionnées sur les films.
Retrouvez tous les articles de Toute La Culture sur le Festival de Cannes dans notre dossier Cannes 2018