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Cannes 2022, Palmarès : Une palme qui donne du relief au palmarès

Cannes 2022, Palmarès : Une palme qui donne du relief au palmarès

28 May 2022 | PAR Pascal Gauzes

Le Palmarès Cannes 2022

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Après un festival qui n’aura pas marqué les esprits par son audace, le monde du cinéma se remettant de deux dernières années compliquées, tous les yeux sont rivés sur France 2 et Brut, les deux détenteurs des droits de diffusion. Le 20h de Laurent Delahousse sera suivi immédiatement par la remise de la Palme d’Or. Celui-ci laisse la parole à celle qui avait ébloui, lors de la soirée d’ouverture, le Grand Théâtre Louis Lumière dans sa robe Saint Laurent : Virginie Efira.

The Water Murmurs : Prix du court-métrage

La cérémonie commence par la remise de la palme pour les courts-métrage, une mention spéciale du jury est attribuée à Lori de Abinash Bikram Sham, mais c’est The Water Murmurs, le 4ème court-métrage de la réalisatrice chinoise Jianying Chen.

War Pony : Caméra d’or

La caméra d’or, récompensant le premier film toutes sélections confondues, remise par Rossi de Palma est précédée par la mention spéciale attribuée à la Japonaise Hayakawa Chie pour Plan 75 (sélection Un certain regard). La caméra d’or est attribuée à War Pony de Gina Gammell et Riley Keough.

La classe à la Française : le jury entre en scène

Et maintenant, le palmarès de la sélection officielle… le jury est appelé sur la scène. La tension est à son comble. Vincent Lindon, le président de cette 75è sélection entre en scène dans un smoking bleu assorti à celui de Ladj Ly, french touch oblige. Vincent Lindon avec intelligence et humour fait un discret, mais néanmoins applaudi, plaidoyer pour la démocratie, puis annonce sa volonté, partagée avec celle du jury, d’être reconduit en tant que jury pour les 4 années à venir, et termine son discours par un « À l’année prochaine ».

Zar Alir Ebrahimi : Prix d’interprétation féminine

Guillaume Canet remet le premier prix, celui de l’interprétation féminine. Le prix est décerné à Zar Alir Ebrahimi dans Holy Spider (Les nuits de Mashhad) de Ali Abbasi. Celle-ci commence ses remerciements pas des mots en farsi « pour s’adresser à son peuple ». Et de terminer par quelques mots en français, rendant hommage à ces Français qui sont heureux et qui ont un immense plaisir à être malheureux. Beaucoup d’émotions pour ce prix décerné à l’actrice iranienne forcée à l’exil, du fait de la diffusion d’une vidéo personnelle.

Boy from heaven : Prix du scénario

Le prix du scénario est remis par Edgar Ramirez à Tarik Saleh pour Boy from heaven. Celui-ci décide de commencer par prendre une vidéo de l’auditorium sur son iphone à l’attention de sa mère. Tarik Saleh, Suédois d’origine égyptienne, est lui aussi persona non grata en Égypte.

Song Kang Ho : Prix d’interprétation masculine

Nous enchaînons sur le prix d’interprétation masculine remis par celle qui avait gagné son pendant féminin en 2017, Diane Kruger. Il est attribué à Song Kang Ho pour Broker (Les bonnes étoiles) de Kore-Eda Hirokazu. Le Coréen, ému, est beaucoup plus traditionnel dans ses remerciements.

Ex-aequo, Le Otto Montage et EO : Prix du jury

Le prix du jury est remis par les sœurs Rohrwacher, Alice et Alba. Deux sœurs pour un double prix ex-aequo : Le Otto Montagne de Charlotte Vandermeersch & Felix Van Groeningen et EO (Hi-Han) de Jerzy Skolimowski, le réalisateur de 84 ans se hâte avec lenteur pour remercier les 6 ânes du film et finit pas les imiter. C’est ensuite Charlotte Vandermeersch qui prend la parole pour faire une déclaration d’amour, suivie du geste, à Felix Van Groeningen, son compagnon, qui, lui, remercie plus traditionnellement et rend également hommage aux deux ânes de son film. Un prix du jury très nature peinture.

Un prix spécial inattendu mais très téléphoné pour Tori & Lokita des frères Dardenne

Un prix spécial, en accord avec Thierry Frémaux et Pierre Lescure, est décerné pour ce 75è festival et est remis par Carole Bouquet, qui exige du président un langoureux baiser. Ce prix est remis, presque sans grande surprise aux frères Dardenne pour Tori & Lokita. Petit message politique pour le boulanger de Besançon qui avait fait une grève de la faim au démarrage du tournage de leur film en janvier 2021 pour lutter contre l’expulsion de son apprenti d’origine africaine.

Decision to leave : Prix de la mise en scène

Le Danois Nicolas Winding Refn qui avait reçu le prix en 2011, vient remettre le prix de la mise en scène. Il choisit de dégainer son téléphone pour lire son discours. Le prix est remis à Park Chan-Wook et son Decision to leave, qui déclare son amour à ses deux acteurs : Tang Wei et Park Hae-il.

Ex-aequo, Close et Stars at noon : Grand prix

Le grand prix est un grand prix ex-aequo, l’annonce Vincent Lindon, et c’est Javier Bardem qui aura l’honneur de le remettre à Lukas Dhont pour Close et Stars at Noon de Claire Denis, qui fait un vibrant hommage au cinéma et à l’importance d’aller voir les films en salles. Lukas Dhont, quant à lui, très ému, des tremolos dans la voix, remercie sa mère de l’avoir guidé vers le cinéma. Un deuxième prix pour le Belge de 31 ans qui avait déjà reçu la Caméra d’or il y 4 ans.

Et une palme d’or audacieuse pour Triangle of Sadness

C’est Alfonso Cuarón qui remet la Palme avec Vincent Lindon… La Palme d’or est décernée à l’amoureux des formes géométriques, le réalisateur Ruben Östlund pour Triangle of Sadness, 5 ans après la Palme d’or de The Square. Comme 5 ans auparavant, il demande à la salle d’acclamer l’équipe de son film. Chapeau au double palmé.

Mi-figue, mi-raisin…

Force est de constater que sous couvert d’anniversaire majeur : 75 ans, cette sélection manque de panache, récompensant de manière très large avec un prix spécial et deux ex-aequo. Heureusement la Palme d’or revient au Suédois qui a su faire réagir la Croisette avec son portrait au vitriol de la bourgeoisie.

 

Visuel : L’Affiche officielle 2022 © Paramount Pictures Corporation – Jim Carrey, The Truman Show de Peter Weir / Graphisme © Hartland Villa

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Pascal Gauzes
Pascal Gauzes est ingénieur agronome et diplômé de SciencesPo Paris, après avoir commencé sa carrière en marketing, il s'est orienté vers le monde de l'art et de la culture en dirigeant une galerie pour artistes émergents et en tant que directeur communication d'un musée parisien. Il collabore avec Toute La Culture depuis presque 10 ans.

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