La Ci Darem La Mano : la pièce qui nous plonge dans les ténèbres de la Seconde Guerre Mondiale

La Ci Darem La Mano est la nouvelle pièce mise en scène par deux jeunes acteurs et metteurs en scène : Claire Kmy et Charles Huet et qui se tient actuellement tous les week-ends au Théâtre La Croisée des Chemins à Paris. Cette pièce montre deux artistes juifs, enfermés dans les caves de l’Opéra Garnier qui tentent de survivre à l’horreur de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). 

Synopsis : Enfermés dans les caves de l’Opéra, Marguerite Rosenberg (Claire Kmy) et Simon Lévy (Simon Barat Chemouny), prisonniers des murs de l’Opéra Garnier dans l’unique but de survivre à l’horreur de la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945). Au-dessus de leurs têtes, le monde tourne, les répétitions de Don Giovanni se succèdent, sans eux. Perdus entre leurs convictions et leur besoin de retrouver une vie normale, ils parlent, sans artifices, comme pour oublier. Comment survivre quand le monde entier semble à vos trousses ? Comment accepter sa condition de captivité, d’enfermement ? 

Toute la culture : Avant d’évoquer votre nouvelle pièce, commençons par une présentation de chacun et de vous parcours. Comment vous en êtes arrivés au théâtre ? 

Claire Kmy : J’ai commencé le théâtre très jeune. J’ai toujours alterné entre théâtre et musique. Voulant être comédienne, j’ai intégré une école d’art dramatique, les Cours d’Amélie. J’ai ensuite rejoint les Cours Florent. J’ai aussi appris la musique au conservatoire. 

Charles Huet : Moi, à la base, je ne viens pas du tout de ce milieu-là. J’ai toujours baigné dans l’art. Je n’ai pas le bac, je n’ai fait que de la musique. À 22, 23 ans, j’étais prof dans un conservatoire à Nancy mais j’ai décidé de faire autre chose. Du coup, je suis parti à Paris, j’ai fait les Cours Florent aussi. C’est là qu’on s’est rencontrés avec Claire et Simon. Dès la sortie des Cours Florent, je suis devenu comédien. J’ai aussi fait pas mal de comédies musicales comme La Bête et Javert. 

Votre pièce La Ci Darem La Mano est basée sur la Seconde Guerre mondiale. L’idée vient de qui ? 

Charles Huet : À la fin du Cours Florent, on avait la possibilité de faire des travaux de fin d’études. Et avec Claire, nous étions sur beaucoup de travaux de fin d’études différents. L’idée de base est partie sur un monologue que j’avais déjà écrit. Et le thème de la Seconde Guerre mondiale s’est trouvé naturellement. On parlait d’enfermement, le confinement du printemps 2020 venait de s’achever… 

Claire Kmy : On avait aussi envie de parler d’amour, de quelque chose qui nous fasse rêver. C’est la raison de nos personnages de Marguerite et Simon qui ont besoin de s’aimer pour survivre à l’horreur des conditions dans lesquelles ils sont obligés de vivre. 

Etes-vous des passionnés d’histoire, d’où cette fascination pour la Seconde Guerre mondiale ? 

Charles Huet : Moi, je suis un passionné de tout ! Je n’ai pas vraiment de fascination pour la Seconde Guerre mondiale en soi. 

Claire Kmy : Ce sont surtout les thèmes qui nous ont particulièrement intéressés. 

Charles Huet : On a surtout voulu retranscrire l’horreur de la Seconde Guerre mondiale mais de manière beaucoup moins directe. On ne voit pas de nazi par exemple. 

Combien de temps il vous a fallu pour l’écriture, les tenues et la mise en scène ? 

Charles Huet : La pièce a été écrite en deux semaines. Il y a eu beaucoup de réécriture au plateau pour voir ce qui marchait et ce qui ne marchait pas au fur et à mesure des répétitions. On a eu plein de changement d’équipe. Beaucoup de choses ont évolué que ce soit dans la mise en scène ou du côté des comédiens. La mise en scène, quant à elle, a été faite en deux jours (Rires). 

Claire Kmy : On avait joué cette pièce une première fois il y a deux ans. C’était en septembre/octobre 2021. Ensuite on s’est remis dans le projet il y a six mois à peu près. 

Charles Huet : On a mis la pièce en stand-by pendant un an pour des raisons professionnelles. Chacun de nous n’était pas totalement disponible. 

On aperçoit tout au long de la pièce, la présence d’une ampoule. Que représente-t-elle ? 

Claire Kmy : La servante est un personnage à part entière de la pièce. C’est notre soleil et nous sommes comme des planètes qui gravitent autour d’elle. Elle plonge le spectateur direct dans l’ambiance de la pièce. 

Claire, comment définiriez-vous les personnages de Marguerite et Simon ?

Claire Kmy : Je dirais que Marguerite est une jeune femme très audacieuse qui s’affranchit des codes de la société. C’est une femme plutôt libre qui va se confronter à cette situation d’enfermement. Quant à Simon, c’est quelqu’un qui prend beaucoup d’importance. Il ne vient pas du même milieu social. Il est un peu plus bourgeois et n’a pas le même regard sur la société. À la fin, c’est lui qui va prendre sa liberté. 

La première date a eu lieu le samedi 9 septembre dernier. Dans quel état d’esprit étiez-vous ce jour-là ? 

Claire Kmy : (Rires). On a toujours un petit peu d’appréhension lors d’une première représentation. Mais finalement, on s’est laissé porter par la pièce et ça s’est très bien passé ! 

Charles Huet : Moi, je suis beaucoup plus extérieure à la chose du fait que je n’ai que cinq répliques et elles ne sont pas énormes ! Je voyais vraiment cette première comme un crash test et il était réussi ! Maintenant, de représentation en représentation, notre but est de toujours s’améliorer. On continue de travailler dessus chaque jour. 

Quels ont été les premiers retours sur la pièce ? 

Charles Huet : Pour le moment, nous n’avons que des retours positifs. On a eu la chance d’avoir des gens qui avaient déjà vu la pièce il y a deux ans et qui ont pu voir l’évolution. En revanche, le peu de retours négatifs qu’on a sont surtout des retours techniques. C’est plus la musique qui, parfois, est trop forte etc. Notre page Billet Réduc se remplit de commentaires qui font quand-même très plaisir ! On va essayer de continuer sur cette lancée. 

Votre pièce se tient jusqu’au 29 octobre au Théâtre La Croisée des Chemins. Vous aspirez à quoi pour la suite ? 

Charles Huet : On va voir déjà comment ça se passe à travers toutes ces représentations. On verra si on peut trouver une autre programmation autre part. Pour le moment, on se focalise surtout sur nos dates de représentation pour que ce soit carré. 

Photos : Site de la pièce. 

La Ci Darem Le Mano de Claire Kmy et Charles Huet, avec la participation de Simon Barat Chemouny. Tous les samedis et dimanches jusqu’au 29 octobre 2023 au Théâtre La Croisée des Chemins à Paris. Site : https://lacidarem-lamano.com/