Olivier Py : Le festival se tourne vers l’avenir
En conférence de clôture pour le bilan de la 75e édition, Olivier Py est revenu sur cette édition riche et complexe à mettre en place entre le sanitaire et le sécuritaire.
Un festival de toutes les épreuves
Il aura fallu inaugurer la nouvelle cour, plus fluide, mais également mettre en place le pass sanitaire tombé comme un couperet le 21 juillet. Nous avons inauguré un magnifique monument, la nouvelle cour. “Cet objet rend un hommage au public, qui reflète ce que l’on veut, un festival démocratique et ouvert à tous. Une autre épreuve a été de subir les annulations, notamment de Dada Masilo et de Dimitris Papaioannou.” Olivier Py salue le public qui a respecté les mesures sanitaires sans broncher. La mise en place du pass sanitaire au 21 juillet n’a suscité aucune annulation de billetterie.
Un festival miroir de la société
Jamais nous n’avions vu autant de grands plateaux offerts aux femmes, par exemple l’Opéra à Angélica Liddell ou la Fabrica à Caroline Guiela Nguyen. Sur les plateaux nous avons vu un reflet exact de la société. Gros, minces, noirs, blancs, queer… Il était temps !
Dans ce festival, la violence a été très présente. Il a été question de terrorisme, de pédophilie, d’autisme, de choix très difficiles. Cela va de pair avec le fait de trouver des forces collectives dans une catharsis. C’est vrai que nous sommes sortis heureux de spectacles aux sujets très arides.
Sur la forme, Avignon a renoué avec ses grandes heures en présentant du spectacle vivant débordant de lui-même. Les formes de FC Bergman ou d’Alice Laloy en sont la preuve.
Un carton plein et un regard vers demain
Olivier Py rappelle la douloureuse annulation d’il y a un an et rappelle un besoin immense de beauté et de sens. Les chiffres prouvent l’appétit et le vide laissé dans le corps des spectateurs à cause des décisions gouvernementales. 45 spectacles, 300 représentations dans 38 lieux, 120 969 billets à la vente. Soit un taux égal à celui de 2019. Le taux de fréquentation a été de 84 %. Olivier Py rappelle que le festival 2022 sera le dernier pour lui et applaudit la venue de Tiago Rodrigues en 2023.
Le Off lui se prolonge parfois jusqu’au 31 juillet.
Visuel : © ABN