Chanson
Vanupié : “”Dreamtime” est l’album qui me ressemble le plus” (Interview)

Vanupié : “”Dreamtime” est l’album qui me ressemble le plus” (Interview)

13 June 2023 | PAR Kevin Sonsa-Kini

Dreamtime est le troisième album studio de Vanupié, coproduit avec son mentor et son ami Flox. L’artiste nous offre dix nouvelles chansons riches en influenceS comme à son habitude à travers un univers qui oscille entre la pop, la soul et le reggae, son style de prédilection. Quelques collaborations sont invitées dans cet album, notamment le singjay américain Panic, ainsi que les chanteuses Mai Lan et Miyoo. 

Vanupié est actuellement en tournée en France. Il est attendu particulièrement au Festival des Foins à Saint-Germain-des-Champs le 17 juin, au Festival Swing Sous Les Étoiles à Mirabel le 1er juillet et au Festival de Poupet à Saint-Malo-du-Bois le 7 juillet. 

Toute la culture : Pourquoi avoir mis cinq ans avant de sortir un nouvel album ? 

Vanupié : La Covid a beaucoup reculé les échéances. Entre-temps, j’ai fabriqué un studio. Avant j’enregistrais dans un petit 17 mètres carrés à Paris. Du coup, j’ai acheté un appart dans lequel j’ai fait un studio. Tout était déjà prêt en 2019. Ensuite, la Covid est arrivée et ça a retardé tous les travaux. Je me suis aussi associé avec des producteurs avec lesquels je bossais régulièrement mais ils n’avaient pas accepté cette direction dans laquelle je voulais aller. Il a donc fallu que je trouve d’autres producteurs et j’ai passé beaucoup de temps à écrire les titres. Du coup, vu que l’album était prévu pour l’été dernier, je me suis dit que je ne pouvais pas juste rien sortir. Du coup, j’ai proposé deux morceaux : Dreamtime et Get-Over. C’est ma manière de dire aux gens : ‘Ne vous inquiétez pas, l’album est prêt’

Dreamtime est d’ailleurs le premier titre de l’album que vous chantez en duo avec Panic. Comment a-t-il été accueilli par le public ? 

C’est un morceau qui marche très fort sur scène. Cela fait un an que je le joue sur scène. C’est aussi le cas pour Get Over. Le fait que ça marche bien, ça m’a donné une grande motivation pour terminer l’album parce que les gens étaient trop chauds ! Leurs retours étaient géniaux. 

Le titre Dreamtime a-t-il une signification pour vous ? 

En effet. Je suis un grand galérien. J’ai passé près de quinze ans à jouer dans le métro et dans la rue. J’étais un peu seul là-dedans, tout en étant en autoproduction. C’était un peu la guerre au quotidien. J’étais confronté aux flics dans le métro, aux gars qui viennent te piquer ton argent, aux bastons tous les jours, aux gens qui te crachent dessus… Bref, la rue c’est la rue, c’est la jungle. Il m’arrivait de jouer dans le métro en n’ayant absolument rien pour manger. Du coup, depuis que ça marche pour moi, c’est complètement l’inverse. On me prend en charge à 100%. J’arrive sur scène, mon matos est déjà monté, tout est déjà branché. J’ai une super équipe. Du coup, “Dreamtime”, c’est ma manière à moi de dire qu’il faut s’accrocher et qu’à un moment donné, ça paye. C’est aussi un titre qui raconte tout ce que je vis en ce moment et qui est génial. En gros, c’est la vie de rêve ! 

Cet album, comment vous le définiriez ? 

Franchement, c’est l’album qui me ressemble le plus. C’est celui où je suis allé le plus loin dans ce que je voulais faire. À la base, je ne suis pas un producteur, je suis un chanteur. Pendant des années j’ai cherché des producteurs mais personne n’était vraiment intéressé par ce que je faisais. On me proposait même de faire du Christophe Maé. Du coup, j’ai décidé de m’autoproduire. C’est compliqué parce que la production, ce n’est pas du tout mon univers. Je suis allé chercher un producteur en Jamaïque qui travaille avec Shaggy, Sting et avec qui j’ai travaillé sur certains titres de l’album comme Sexual Cone. J’ai aussi travaillé avec le producteur parisien, Ever Mihigo, qui a travaillé sur le titre Pookie d’Aya Nakamura. On a bossé ensemble sur les titres Careless Offender et Dumbo qui sont plus urbains. Il y a aussi Mai Lan qui m’accompagne sur Dumbo. C’est une artiste que j’adore et que j’affectionne depuis longtemps. J’ai aussi bossé avec Flox, qui est aussi un producteur et un de mes amis. Puis, j’ai moi-même fait quelques productions à la maison sur les titres Wonder et Live

Parlez-nous de votre collaboration avec Catia Mota Da Cruz qui est à l’origine de la réalisatrice de trois clips de l’album dont Dreamtime, Get Over et Purple Light

Catia, je la connais depuis six ans à peu près. C’est une fille que je suivais via son magazine, Black Attitude. C’est un magazine de mode et d’art hyper pointu. J’ai eu envie de travailler avec elle. On a commencé à en parler puis je suis tombé amoureux. C’est devenu la mère de mon fils de 4 ans. Et vu que j’adorais son travail, je lui ai demandé de réaliser mes clips. Notamment celui de Get Over où on voit mon fils. Je ne voyais pas un autre réalisateur faire ça. Ensuite, elle s’est occupée du clip Dreamtime et elle a fait un truc tellement bien que je lui ai demandé de réaliser celui de Purple Light. Je lui ai laissé carte blanche. Elle m’a proposé un acteur pour ce clip. Elle a pensé à Mehdi Baki [N.D.L.R : l’un des acteurs du film En Corps de Cédric Klapisch] qui est un danseur qu’elle apprécie beaucoup. Et moi j’ai dit : ‘Mehdi c’est mon frère !’ Elle ne savait même pas qu’on se connaissait lui et moi. Ça faisait des années que je voulais faire un truc avec Mehdi. Lui est plus dans la danse moderne, moi dans le reggae. Il a donné tout son temps pour le clip. Il a été fabuleux. J’adore ce qu’il a fait dans le clip. Son jeu est incroyable. 

Vous êtes actuellement en tournée. Comment les choses s’organisent pour vous ? 

En fait, vu que l’album est sorti un peu tard, la tournée démarre un peu tard. Je joue une quarantaine de dates cette année. En général, je tourne environ deux ou trois ans sur un même album. Et ça démarre super bien, il n’y a que des festivals incroyables ! Pour moi, le Festival de Poupet, c’est un peu le graal. J’adore aussi le Festival Rencontres et Racines à Audincourt que j’ai eu l’occasion de faire il y a quatre ans. Je donnerai sûrement un petit concert dans Paris même si c’est très compliqué à organiser parce qu’il y a des concerts tous les soirs. Mais je ferai sans doute un petit show à La Maroquinerie ou au New Morning d’ici début 2024. 

Photos : © Jean-Philippe Gimenez. 

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Kevin Sonsa-Kini

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