Kyo : ” “Le Chemin” a tellement compté pour nous et notre carrière” (Interview)
Vingt ans, ça se fête ! À l’occasion du vingtième anniversaire de son album Le Chemin, Kyo, l’un des groupes phares des années 2000, sort une nouvelle version de l’album où figurent des artistes comme Coeur de pirate, Suzane, Nuit Incolore ou encore Cloud. Le groupe se produit au Zénith de Paris le samedi 2 décembre et le dimanche 17 mars 2024. Toute la culture a rencontré le chanteur Benoît et le compositeur et guitariste, Nicolas.
Toute la culture : Vous avez sorti une version revue et corrigée de l’album Le Chemin sorti en 2003. Est-ce que ça vous a fait quelque chose de réinterpréter ces chansons vingt ans après leurs sorties ?
Benoît : Ça nous a beaucoup émus. Plus que ce que j’avais imaginé. Le fait de se replonger dans ces titres était assez émouvant. C’est vrai que pendant vingt ans, on a joué ces titres sur scène. Mais c’est vrai qu’il y a eu une émotion particulière non seulement pour nous mais aussi pour les gens qui ont travaillé avec nous sur ces morceaux et qui, pour la plupart, avaient écouté ces morceaux à l’époque.
Nicolas : Il y a eu aussi quelques changements d’harmonie sur certains titres. Ça change beaucoup la chanson en termes d’émotion. Ça redonne même un éclairage différent. Dans le titre Tout envoyer en l’air par exemple, j’ai redécouvert la chanson sous un autre angle.
De qui vient l’idée de cet album anniversaire ?
Benoît : En réalité, l’idée vient de tout le monde. Avec notre entourage, on s’est dit que cet album avait tellement compté pour nous, pour notre carrière. C’est quand même l’album qui a tout changé. Avant ça, il y a eu le premier album homonyme qui n’avait pas marché. Ce qui ne nous avait pas empêché de fêter les 20 ans du groupe. Avec cet album anniversaire, on organise même une grosse tournée autour de ça.
On retrouve dans cet album le titre Je cours avec Nuit Incolore et dans lequel vous évoquez le harcèlement scolaire qui résonne beaucoup dans l’actualité en ce moment. On peut considérer que vous étiez des précurseurs…
Nicolas : C’est vrai qu’on parle beaucoup plus du harcèlement scolaire aujourd’hui qu’à l’époque. Ça existait déjà avant le harcèlement scolaire. C’est vrai que cette chanson n’a pas vieilli du tout par rapport à son propos.
Pour cet album anniversaire, vous avez invité des artistes tels que Suzane, Cœur de pirate, la chanteuse Stéphane, Cloud et Nuit Incolore. Comment ont-ils accepté d’y participer ?
Benoît : On voulait que ce soit uniquement des artistes qu’on apprécient. C’était la première fois qu’on rencontrait Cœur de pirate qu’on connaissait déjà. On a vu qu’elle avait repris Dernière danse en concert. C’est tout naturellement qu’on a repris cette chanson avec elle. La chanteuse Stéphane, je l’ai écoutée pour la première fois dans un taxi. Elle chantait un morceau que j’avais trouvé vachement bien. En sortant du taxi, je suis tombé sur un agent que je connaissais et qui nous a dit qu’il travaillait avec Stéphane. On a halluciné !
Nicolas : C’est une artiste avec qui on a vite accroché. Elle est très simple. On s’est bien marrés. Elle est hyper talentueuse et on apprécie beaucoup ce qu’elle fait. Elle a d’ailleurs fait quelques premières parties avec nous.
Benoît : La plupart des artistes qui participent à l’album sont tous plus jeunes que nous. Ils avaient écouté l’album Le Chemin lorsqu’ils étaient au collège.
Le clip de Dernière danse avec Cœur de pirate a atteint les 4 millions de vues sur YouTube. Comment expliquez-vous que cette chanson ait toujours autant de succès vingt ans après la première version ?
Benoît : Honnêtement, je n’arrive pas vraiment à l’expliquer. Je pense que le thème de la chanson touche toujours autant les gens. Il y a aussi une part de nostalgie, clairement. C’est un morceau qui parle aussi à beaucoup de jeunes.
Nicolas : Le texte de cette chanson touche aussi bien les hommes que les femmes. Tout le monde, plus ou moins, a vécu une rupture amoureuse et les difficultés qui viennent avec. Les gens ressentent la même chose aujourd’hui qu’il y a vingt ans.
Benoît : Ce qui est marrant avec cette chanson, c’est que beaucoup de gens qui l’écoutaient il y a vingt ans ne comprenaient pas le sens des paroles. Ils le comprennent vingt ans après.
Vous êtes actuellement en tournée. Vous jouez au Zénith de Paris à deux reprises le samedi 2 décembre et le 17 mars prochain. À quoi peut-on s’attendre ?
Benoît : On joue l’intégralité de l’album Le Chemin dans l’ordre. C’est toujours émouvant pour nous dans la mesure où on n’avait pas joué ces morceaux depuis quinze ou vingt ans. On s’est aperçu que c’étaient des chansons faites pour la scène. C’est un kif pour nous et pour le public car on sait que ce sont des morceaux qui marchent.
Comptez-vous faire une autre version de l’album Le Chemin dans vingt ans ?
Benoît : (Rires). Je ne sais pas. On aura pratiquement 65 ans. Pourquoi pas ! Je nous le souhaite !
Image en une : © Stéphane Ridard.