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Festival d’Avignon 2014 “Apprendre à vivre le présent”

Festival d’Avignon 2014 “Apprendre à vivre le présent”

21 March 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Hier à Avignon et aujourd’hui à Paris, le nouveau directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py a présenté l’avant-programme de cette 68ème édition, entre  tradition et modernité.

affiche avignon 2014L’obsession Vilar

L’un des grands combats d’Olivier Py sera de retrouver l’esprit de Vilar pour qui il fallait être “national en région”. Py veut aller plus loin en faisant de “l’international en quartier”. Et c’est un festival très politique qui se profile. Le nouveau directeur ne cache pas s’être installé à Avignon et craindre les scores élevés du Front National. C’est d’ailleurs par une prise de parole de Samuel Churin représentant le mouvement des intermittents que la conférence de presse a commencé.

La Fabrica, lieu de résidence, de répétition et de représentation, située à 900 mètres des remparts, autant dire, un monde, est le symbole de la vision du festival version Py. Numérique, elle offrira, comme nous le disait Pascal Keiser, coordinateur de la Fabrica numérique, des formations, et aiguisera l’œil critique des lycéens. Le lieu est si l’on peut dire “jumelé” à Mons 2015, capitale européenne de la culture, c’est dire s’il est pérenne.

“Le festival d’Avignon c’est d’abord le public”. Et ce public, Olivier Py ira le chercher avec plusieurs spectacles. Othello variation de Nathalie Garraud et Olivier Saccomano sera itinérant, Il s’agit d’une pièce sur le racisme. Autre procédé mis en avant pour rencontrer les citoyens qui ne vont pas au théâtre :  la retransmission vidéo en direct, sur les murs de la ville, au MUCEM et au Louvre du Prince de Hombourg, le spectacle d’ouverture, mis en scène par Corsetti, dans la Cour d’honneur.

Faire entrer le public dans les salles, c’est aussi une question de prix. Pour éviter que le budget ne soit un frein à un achat de billet, le prix des places va baisser, notamment les strapontins de la Cour d’Honneur et un abonnement jeune -de 26 ans permettra à ces spectateurs de voir quatre spectacles pour quarante euros.

“Tout ce qui nous dépasse”

“Tout ce qui nous dépasse” sera le fil conducteur de cette soixante-huitième édition. Il y sera beaucoup question de société et de crise, cela, on ne va pas s’en plaindre, mais via des vecteurs qui perdent en pluralité. 25 artistes ne sont jamais venus à Avignon et près de la moitié a moins de 35 ans, on compte 21 créations dont 7 récréations, et 14 auteurs vivants.

L’avant-programme présente 37 propositions, hors Sujets à vif, dont seulement six allouées à la danse, aucune au cirque, aucune à la performance. C’est avec joie que l’on découvrira Coup fatal d’Alain Platel qui s’associe pour l’occasion à Serge Kakudji et Fabrizio Cassol. Thomas Lebrun, Julie Nioche, Arkadi Zaides, Lemi Ponifasio et Robyn Orlin seront aussi à suivre.

Le théâtre avec un grand accent circonflexe sur le a sera donc le cœur du festival dans une relation très proche au texte. Olivier Py veut sortir de l’axe Est-Ouest pour voyager du Nord au Sud. Et, cela n’a pas été fait à ce point depuis le dernier mandant de Bernard Faivre d’Acier, le festival parlera plusieurs langues. On entendra le japonais avec un Mahabharata de Satoshi Miyagi, l’arabe avec, par exemple, Haeeshek de Hassan el Geretly ou encore l’espagnol avec le Chilien Marco Layera aux Carmes.

La Grèce sera le fil rouge du festival. Michel Raskine monte Nature Morte de Manolis Tsipos, Olivier Py Vitrioli, et Dimiotris Karantzas O Kyklismos tou tetragonou

Côté français, Thomas Jolly présentera en intégrale, soit dix-huit heures de spectacle son Henry VI, et côté francophone notre chouchou belge Fabrice Murgia fait enfin son entrée dans le “In” avec Notre peur de n’être.

“La belle saison”

C’est le nom qui est donné, et c’est une belle nouveauté, à une programmation dédiée au Jeune Public, largement oublié les dernières années par le Festival. Mathieu Roy montera Même les chevaliers tombent dans l’oubli de Gustave Akakpo où une petite fille blanche rêve de devenir un chevalier noir.

Un directeur metteur en scène

Depuis Jean Vilar il n’y avait pas eu de directeur du festival qui soit également metteur en scène. La chose est réparée et Olvier Py mettra en scène trois spectacles. Orlando ou l’impatience qui raconte l’histoire d’un garçon qui cherche son père, Vitrioli et un jeune public qui n’est pas une reprise, La jeune fille, le diable et le moulin.

Un avant-programme qui laisse peu, sur le papier, la place aux nouvelles formes et qui réinstalle la littérature et la poésie dans les colonnes du Festival. Les lectures retrouvent une place. C’est dans les Sujets à vif, programme très exigeant de la SACD qui fait se rencontrer un auteur et un interprète que devrait se nicher la recherche la plus contemporaine. On salue la naissance d’un lieu nouveau, l’Hôtel des monnaies qui accueillera le très prometteur Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues que l’on ne parle pas d’Antoñio Araújo .

Voir l’avant programme. Le programme complet de la 68e édition du Festival d’Avignon sera disponible mi-mai.

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