Cinema
« Tommy », le classique fou qui électrocute la 26ème édition de l’Etrange Festival !

« Tommy », le classique fou qui électrocute la 26ème édition de l’Etrange Festival !

09 September 2020 | PAR Chloé Coppalle

Pour cette 26ème édition, l’Étrange Festival donne carte blanche à la cinéaste iranienne Marjane Satrapi, connue pour avoir réalisée Persépolis ! Ce mardi, c’est une sorte d’opéra-cinéma des années 1970 qu’elle proposait de découvrir au public du festival avec l’incroyable Tommy, réalisé par Ken Russel en 1975 !

Depuis que son film The Voices fut primé à l’Étrange Festival en 2014, l’équipe du festival et Marjane Satrapi ont le projet d’une carte blanche lors d’une prochaine édition. Les années passent et voient décaler chaque année cette collaboration, jusqu’à cette année, où ce projet s’est enfin concrétisé ! Une carte blanche à l’Étrange Festival, c’est la possibilité pour un cinéaste de proposer à la programmation une sélection de films qui l’ont marqué. Et hier, c’était Tommy qu’est venue présenter la cinéaste ! En effet, elle explique que quand la préparation d’un film est noyée par des contraintes administratives, techniques ou économiques, elle arrive à se poser la question : « pourquoi est-ce que je veux faire ce film ? ». Avant d’avouer à la salle que Tommy est une des productions qui lui rappelle pourquoi elle fait du cinéma. « Tommy, c’est comme prendre une drogue dure, mais sans les effets indésirables le lendemain, que demander de mieux ! » plaisante l’auteure. Et elle a bien raison ! 

Tommy, c’est d’abord un opéra-rock raconté par le 4ème album des Who, sorti en 1969, puis adapté au cinéma en 1975 par ce long-métrage.

Au début, Tommy, ce n’est pas une histoire très drôle. Alors qu’il n’est pas encore né, son père part à la Seconde Guerre Mondiale, et est porté disparu. La victoire est annoncée, mais toujours aucune nouvelle du futur papa. Sa mère accouche seule, mais malgré le deuil, elle réussit à refaire sa vie. Quelques années plus tard, quand Tommy est un petit garçon, son père rentre enfin chez lui … et découvre sa femme avec un autre homme. Le jeune garçon assiste alors impuissant à un mauvais coup qui signera le meurtre de son père. De ce traumatisme, il perdra la vue, l’ouïe et la parole. Finalement, il devient champion de flipper en gagnant face à un champion joué par Elton John

Psychédélique, c’est bien le mot qui vient à l’esprit en regardant Tommy ! Le film est construit sur le fort contraste entre le scénario dramatique et l’euphorie des images. Les bandes musicales de Pete Townshend retournent les personnages dans tous les sens, les jeux de lumières et les décors sont portés par les codes visuels éclatants des années 1970 : des couleurs pétantes, des strass, des paillettes, du léopard ! Les personnages font penser tour à tour à Cruella d’Enfer, au film Orange mécanique ou Sleepy Hollow, le tout porté par un casting de choix : Elton John (dont le concert est reporté à 2021), Tina Turner, Jack Nicholson, Pete Townshend lui-même, ou encore la superbe Ann-Margret, qui joue la mère de Tommy, et qui recevra un Golden Globes puis sera même nommée à l’Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle ! Entre une explosion de costumes, un jeu sur les zooms, sur le dédoublement, sur les apparitions, ou sur les démesures, l’écran est saturé tout en délivrant des images parfaitement abouties ! 
Tommy, c’est un questionnement sur l’icône et le mythe, de l’icône biblique à la rock star, marqué par un contraste entre la réalité vue et vécut, qui offre une satire surréaliste dans une sorte de tragi-folie ! 

Un classique fou à voir absolument ! 

Tommy, réalisé par Ken Russell, 1975, 1h51
Étrange Festival – 26ème édition, du 2 au 13 septembre 2020, Forum des images, Paris

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Chloé Coppalle

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