
La bande des Jotas, entrez dans le comic strip de Marjane Satrapi !
Déroutant ! Oui, cela n’est pas un vain mot pour un road trip où une femme brune embarque deux joueurs de Badminton dans une vengeance surréaliste. La réalisatrice de Persépolis et Poulet aux prunes quitte le graphisme pur pour s’inspirer de l’esthétique des séries d’aventures des années 60. On reste dans l’esprit du dessin animé, cette Bande des Jotas est assez foutraque !
On arrive en Espagne. Dans une chambre d’hôtel, une femme ayant un accent indéfinissable réalise que sa valise a été échangée par erreur avec celle du suédois Nils et du lyonnais Didier (Mattias Ripa et Stéphane Roche), deux copains participant à un tournoi de badminton. Elle leur donne rendez-vous pour récupérer son bien. A partir de là, elle les transforme en tueurs à gage.
Dans une esthétique de série B, venant puiser dans toutes les références kitsch possible du western spaghetti à Wonder Woman, notre trio improbable parcourt l’Espagne aux trousse de 6 supposés mafieux ayant tué la supposée sœur de “la femme”. On ne saura jamais son nom, et malgré l’obsession de Didier, son lieu de naissance. Tout est irréel dans ce film où les comédiens jouent tout le temps avec un décalage très cocasse. Ils sont sportifs mais savent tuer, les mafieux aux prénoms commençant par J sont les gros durs mais ils se laissent abattre sans lutter. L’ensemble du film est au service de ce décalage : les phrasés lents, les répliques délirantes, les scènes inattendues, tel ce moment lunaire où elle explique longuement aux garçons pourquoi “Stéphanie est un prénom de salope”.
Le décalage vient de paroles posées à des moments inopinés. Entre deux meurtres, l’un appelle sa mère, l’autre admire les oiseaux sauvages, le tout enrobé par la jolie lumière du soleil andalou.
Il y a beaucoup d’humour dans ce film à prendre au dixième degré et auquel on comprend qu’il n’y a rien à comprendre à part s’amuser. Alors, on entre avec délice dans le délire, matant ce trio friand de détails sordides, type pauses pipi nombreuses où course haletante au fantôme en boxer blanc dans une énième . Elle sème le trouble par l’humour, finalement, Satrapi, pour son premier rôle au cinéma joue avec talent la carte de la dérision, mais dans ce n’importe quoi plaisant, elle pose sa patte éternelle, celle qui dit : raconter d’où elle vient est une trop longue histoire.
Elle continuera à dévoiler ses cartes prochainement puisqu’à partir du 30 janvier c’est la peintre qui sera exposée , pour la première fois. Cela se passera à la Galerie Jérôme de Noiremont.
Visuels : (c) Taj
Articles liés
2 thoughts on “La bande des Jotas, entrez dans le comic strip de Marjane Satrapi !”
Commentaire(s)
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Amélie
Bonjour je tente ma chance et je souhaite bon chance a tous et toutes comme à moi