L’Allemagne restitue La Croix de Cape Cross à la Namibie
Monika Grüetters, ministre de la Culture allemande a annoncé le 31 mai, la restitution de la croix de Cape Cross à la Namibie.
Cette croix a été érigée en 1486 par des navigateurs portugais pour en faire un phare d’orientation. Elle mesure 3 mètres de haut et pèse plus d’une tonne. Son transport sera un travail colossal. En 1890, peu de temps après le passage de Namibie sous le contrôle de l’empire Allemand, la croix de Cape Cross avait quitté son pays d’origine pour Berlin. Elle est exposée depuis 2006 dans le collection permanente Musée ethnologique de Berlin. Son retour est réclamé par la Namibie depuis 2017.
Restitution à la chaîne
Cette restitution s’inscrit dans une démarche d’apaiser les tensions entre l’Allemagne et son ancienne colonie. Cette décision est saluée par l’ambassadeur de Namibie en Allemagne. Elle est vue comme un début de reconnaissance, de la part de l’Allemagne, du fait que l’époque colonial était considérée comme un angle mort. Monika Grütters ajoute dans se déclaration : « La restitution de la croix en pierre de Cape Cross est un signal clair que nous reconnaissons notre passé colonial, et que nous cherchons et trouvons avec les pays d’origine les moyens d’avoir une cohabitation respectueuse. »
Berlin avait déjà rendu aux héritiers du chef Nama Hendrik Witbooi, tué en 1905 par des soldats allemands pendant une bataille, son fouet et sa Bible. La croix de Cape Cross n’est pas le seul objet a retourné en Namibie en 2022, une vingtaine d’objets anciens, sous forme de prêts, seront acheminés vendredi jusqu’au musée national de Namibie pour « être étudiés par des chercheurs et artistes locaux ».
L’Allemagne n’est pas la nation qui essaye de se repentir de son passé colonialiste ainsi que de ses pillages. La Fondation Nobel a rendu, plus tôt ce mois-ci, une bague antique à la Grèce, pillée pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Berlin a également annoncé le début des négociations d’un accord avec le Nigéria pour le retour des bronzes du Bénin.
Visuel : CC © Olaf Kosinsky