Playlist de la semaine (139)
Le voyage transsibérien de Thylacine, Chromatics qui reprend Cindy Lauper, le nouveau Kirin J Callinan en duo avec Connan Mockasin…la playlist de la semaine, rendez-vous hebdo confectionné par Toute La Culture, rien que pour vos oreilles et pour vos tympans exigeants :
1. Thylacine, « Train »
Projeté en intégralité et en exclusivité il y a quelques semaines dans les recoins tamisés du Silencio, le documentaire web Transsiberian, qui accompagne l’album du même nom et qui narre le voyage initiatique de l’Angevin Thylacine à bord du train à petite vitesse russe, dévoile ses premiers épisodes (il y en a 10 au total). C’est sur le chemin, tortueux, glacial et bruyant, menant de Moscou à Vladivostok, que le jeune électrophile a composé ce premier LP (disponible le 27 novembre), annoncé ici par un clip (celui de « Train »), allégorie idéale d’un projet aussi audacieux qu’ambitieux.
2. Chromatics, « Girls Just Want To Have Fun »
Après un premier extrait (l’ombreux « Shadow »), Chromatics dévoile un nouvel épisode d’un nouvel EP (nommé également Shadow), une reprise, forcément glacial et pas si fun que ça, du classique de Cindy Lauper « Girls Just Want To Have Fun », un tube que les adolescentes (ou post adolescentes) ne pourront pas, cette fois, hurler en soirée avec un bon coup de vodka (et de coke bon marché) dans le nez, mais plutôt hurler lors de la retombée, le lendemain, une grande tasse de café et un cacheton de Prozac avalés à la volée. Le clip, lui, est réalisé par Johnny Jewel himself, le patron d’Italians Do It Better (Glass Candy, Desire, Symmetry…), ce label fou d’italo disco et de synthés romano-cafardeux, un ggarçon qui, ne nous méprenons pas, est bien originaire de Houston, et non pas de Vérone.
3. Kirin J Callinan ; Connan Mockasin, « The Teacher »
Vu au Pitchfork il y a deux semaines, où il défendait avec les manières accentuées qu’on lui connaît, les contours alambiqués de son dernier album Embracism (qui commence à dater puisqu’il est paru en 2013), l’Américain Kirin J Calinan dévoile « The Teacher », un single dont on suppose (puisque c’est généralement comme cela que ça se passe) qu’il annonce donc un nouvel album. « The Teacher » est accompagné d’un clip allumeur, et d’une collaboration (logique, vu le degré de folie des deux garçons) avec le Néo-zélandais « caramélisé » Connan Mockassin.
4. Stand Wise, « Hours »
Ultime signature du label parisien Animal Records (Bloum, Backbone, Kanzi), Diego Ribes et Raphal Bugeaud, qui forment ensemble le projet Stand Wise (qu’il ne faudra bien évidemment pas confondre avec Kid Wise, Toulousains pour leur part), feront paraître leur premier EP le 20 novembre qui arrive. Un premier titre (« Hours ») annonce déjà les contours elecrtonica, contemplatifs et énergiques qui figureront sur un objet discographique pareillement nommé (Hours donc), et qui s’annonce déjà comme l’un des très jolies promesses synthpop de l’année à venir.
5. Oh Boy !, « The Return of the Apes (A Race to Fame) »
BEnn et SLip (également membre du projet d’électro rock bodybuildé Apple Jelly) ont eu raison d’ajouter un point d’exclamation à la fin du nom qui qualifie leur projet, première signature du label Lost Train Records : car à l’écoute de ce premier épisode de l’aventure Oh Boys !, porté par un clip déjà rétrospectif – « The Return of the Apes (A Race to Fame) » –, on a immédiatement envie de s’exclamer d’enthousiasme, le verbe haut et le vocable élogieux, en notant effectivement l’ascendance LCD Soundsystem derrière ce cocktail de synthpop froide et de beats pour dancefloor tamisés, mais en réclamant toutefois déjà davantage . Souhait exaucé et impatience excusée : The Fall, le premier EP d’un groupe qui préfère se dire collectif (why not, c’est à la mode), est déjà disponible sur toutes les plateformes streaming.
6. Moss Lime, « I Always Get What I Want »
Dans la plus pure tradition de la pop do it yourself subie et voulue, Hélène, Charlotte et Caitlin, qui ont fondé quasiment par hasard et sans véritable expérience le projet Moss Lime (elles se croisent à Montréal, improvisent quelques petites chansons, et l’affaire est jouée), regroupent sur un premier mini-album (Zoo du Québec) quelques petits instants de surf-pop lascifs et ordinaires qui, et c’est presque surprenant compte tenu du parcours de ces filles-là, tient très bien la route (contrairement à un van de tournée, qui a rendu l’âme avant de pouvoir achever ce qui avait été commencé…) Un vinyle sera bientôt disponible sur Telephone Explosion, quelques cassettes (80 au total) sur Atelier Ciseaux (Lenparrot, Calypso, Holy Strays…), et un premier extrait – « I Always Get What I Want » déjà en digital.
7. Raphaële Lannadère, « Sur mon île »
Elle a coupé ses longs cheveux blonds mais certainement pas son inspiration intense. Après le très remarqué Initiale, édité sous le nom de L. (voir notre article), la troublante Raphaële Lannadère est de retour avec l’album L chez Tôt ou Tard le 27 novembre 2015. Le premier titre « Sur mon île » est subtilement (et peut-être trop succinctement) teasé en vidéo. En collaboration avec Jeanne Added, la chanteuse rend ici hommage à une autre grande voix mélancolique : Lhasa De Sela. Une première notre prometteuse et une diva intime à entendre au café de la danse le 30 novembre 2015. (Yaël Hirsch)
Visuel : (c) pochette de The Fall d’Oh Boy