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Deux livres inédits de Thomas Bernhard : impitoyable jusque dans la tombe

Deux livres inédits de Thomas Bernhard : impitoyable jusque dans la tombe

07 January 2014 | PAR Geoffrey Nabavian

Deux recueils de textes inédits de l’écrivain autrichien mort en 1989 paraissent en cette rentrée. L’occasion de se laisser envahir par une prose puissante, aussi apte à prodiguer des éloges qu’à démolir rageusement.

Bernhard GoetheSes romans et ses pièces de théâtre, acerbes jusqu’à la misanthropie et très durs envers l’Autriche, l’ont rendu plus présent que jamais dans la vie culturelle de ces dernières années : Des arbres à abattre, Perturbation, Dramuscules… Aujourd’hui paraissent Goethe se mheurt – et oui, Goethe schtirbt en allemand – et Sur les traces de la vérité. Discours, lettres, entretiens, articles, deux recueils totalement inédits en France de Thomas Bernhard.

Ils permettent de s’aventurer dans les extrêmes de son style. Goethe se mheurt rassemble ainsi quatre récits, dont l’un porte sur Goethe et un autre sur Montaigne. Le poète allemand se trouve démoli, envoyé dans la terre et la boue, tandis que l’auteur des Essais sauve la vie d’un homme qui pourrait être Thomas Bernhard lui-même. De la même façon, Sur les traces de la vérité s’ouvre sur un éloge d’Arthur Rimbaud, texte de jeunesse, et se poursuit en entretiens journalistiques au ton hargneux et cinglant et autres lettres rageuses.

A lire également pour ses jeux sur les phrases, obsessionnelles, et sur la langue allemande, qui passe du style le plus élevé au parler des campagnes autrichiennes – le « h » du titre. Avec, en prime, pour les connaisseurs, la présence de l’incontournable Ludwig Wittgenstein. Obsessionnel, on vous dit.

Goethe se mheurt, de Thomas Bernhard, traduit de l’allemand (Autriche) par Daniel Mirsky, Gallimard, « Du monde entier », 120 p., 13,50 euros.
Sur les traces de la vérité. Discours, lettres, entretiens, articles, de Thomas Bernhard, traduit par Daniel Mirsky, Gallimard, «Arcades», 406 p., 22,50 euros.

Visuel: (c) couverture de Goethe se mheurt

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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