Cinema
Une jolie réussite pour le premier festival Format Court

Une jolie réussite pour le premier festival Format Court

08 April 2019 | PAR Lou Baudillon

Se tenait du 3 au 7 avril la première édition du festival initié par Format Court, média fondé il y a dix ans par Katia Bayer  (lire notre interview), sa rédactrice en chef, pour l’information, la critique et la promotion du cinéma de format court métrage sous toutes ses formes.

C’est avec le vernissage d’une petite exposition de dessins d’animateurs célébrant le dixième anniversaire de Format Court que s’est ouvert mercredi dernier le premier festival du média au Studio des Usrulines, cinéma qui avait déjà accueilli quelques séances de Format Court qui depuis maintenant dix ans promeut le court métrage dans la multiplicité de ses formes et auteurs. Dans une ambiance familiale, les premières soirées furent dédiées aux parrains du festival : les comédiens Damien Bonnard d’abord puis Philippe Rebbot, présents pour l’occasion afin de partager avec le public leur expérience du court, présenter les films et engager des liens avec certains réalisateurs présents eux aussi, comme Gabriel Harel venu parler de son film La nuit des sacs plastiques, primé l’année dernière par le Syndicat de la Critique.

Mais le festival était aussi ouvert sur le futur et l’innovation avec des séances dédiées aux films d’écoles ainsi qu’aux films expérimentaux. Ainsi, la première partie de la soirée de jeudi présentait cinq films de fin d’études de l’ESRA, école des médias du cinéma, de la télévision et du son. En présence du directeur général et de certains réalisateurs, cette séance mêlait une sélection de films qui habituellement ne sort pas du contexte scolaire et dévoilait ce qui fera peut-être le cinéma de demain. Vendredi, une présentation de films En marge! engageait un regard sur le cinéma expérimental et hybride que le format court métrage permet également. Des oeuvres parfois violentes mais néanmoins intrigantes qui cherchent dans l’ailleurs des formes et des styles comme avec Flame de Sami van Ingen, présent pour l’occasion pour parler de son travail né de la trouvaille d’un morceau de film dont le reste avait été détruit et dont la pellicule non restaurée fût numérisée pour créer quelque chose de tout à fait à part, où les défauts dûs aux altérations du temps et de l’incendie qui a abimé, apportent une poésie fragile et sublimée par une musique dramatique.

Une séance consacrée aux films vus à la Cérémonie des Césars a rendu hommage à Agnès Varda en diffusant Ulysse de 1984 suivi d’une sélection de films piochés dans 40 ans d’histoire des courts aux Césars. L’occasion de voir des films de réalisateurs cultes comme Foutaises de Jean-Pierre Jeunet, mais aussi ceux des jeunes réalisateurs puisque la présence de Rémi Allier, qui a été récompensé du César du meilleur court de cette année pour son film Les petites mains, présentait l’importance du prix en tant que tremplin pour une première oeuvre, mais aussi un véritable moyen d’expression artistique à part entière. La soirée fut également l’occasion de découvrir le projet des Nuits en Or, initié par l’Académie des Césars et qui a pour ambition de montrer des courts à travers différentes villes du monde avec l’accompagnement des réalisateurs primés. 

Samedi, les films montrés étaient ceux de réalisateurs passés au long métrage. Autre fonction de la forme courte, la préparation à la réalisation du long. Le plus bel exemple de la soirée fut sans doute la projection de Avant que de tout perdre de Xavier Legrand dans lequel on ressent déjà toute la puissance de Jusqu’à la garde, si acclamé cette année encore. La découverte s’est étendue aussi à des réalisateurs moins connus mais tout aussi talentueux, ainsi qu’à des projets ambitieux comme celui de la Factory, initié en marge de la Quinzaines des Réalisateurs, qui donne l’occasion et les moyens à deux réalisateurs de pays et de cultures différentes de faire un film ensemble. 

Enfin, le festival Format Court s’est terminé en beauté par un retour aux sources et à la Belgique, où le média est né, en dévoilant 6 films emprunts d’humour et de belgitude. En présence de certains acteurs, la clôture de ce premier festival s’est faite dans le climat chaleureux qui accompagnait durant 5 jours ceux qui défendent ce monde fragile qu’est le cinéma court, pourtant central dans la carrière de beaucoup, qui l’aiment et le rendent visible. 38 films visionnés pour comprendre à quel point le court n’est pas un sous format, mais une présence forte du monde du cinéma. À la fois préparation au long, film d’école, expression expérimentale et libérée, véritable oeuvre visuelle ou possible délire, le court métrage est là depuis toujours et a encore des choses à dire. 

 

En attendant l’année prochaine pour (on l’espère) une seconde édition de festival, retrouvez tout le court métrage sur le site de Format Court (ici) où certains films sont accessibles et visibles en ligne. 

 

 

Visuels :

©Affiche officielle Format Court Lucrèce Andreae 

©Visuels des films Raptus, Cross, Pépé le morse, Les petites mains, Avant que de tout perdre

©L.B

 

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