Gregory Forstner et ses impressionnantes fleurs surréalistes au FRAC de Montpellier
L’exposition « Des fleurs pour les audacieux » est née en plein confinement. Ces gigantesques peintures ont germé au domicile de l’artiste, dans une pulsion créatrice irrémédiable. Un travail où l’art est une pure transcendance et où il questionne notre perception. Une belle définition de l’art contemporain en somme.
Créer pour créer
Gregory Forstner est un de ces peintres qui peinent à reposer le pinceau une fois celui-ci en main. Il entre dans un duel avec sa toile, armé de multiples couleurs et d’une passion irréfrénable. Il est tout de même nécessaire de se canaliser, de ne pas réaliser le trait de trop, celui qui viendrait surcharger inutilement le tableau final. En résulte des œuvres grandiloquentes, chargée de couleurs et mouvements en tout genre rappelant la peinture impressionniste.
Mais est-ce que ce résultat est le plus important ? Pour Gregory Forstner, il semblerait que non. L’art peut déjà trouver sa transcendance dans la démarche de création même. L’œuvre finale importe, mais la réalisation de celle-ci importe tout autant. Le travail artistique n’est cependant pour lui pas égoïste. Au contraire il est totalement lié avec les autres, c’est pour les autres que l’artiste peintre créé.
Ceci n’est pas des fleurs
Mais alors qu’est-ce que ces Fleurs pour les audacieux ? Déjà, est-ce vraiment des fleurs ? Pour Gregory Forstner ce n’est pas vraiment le cas. Il déclare ne rien connaître dans le domaine floral, de sorte qu’une personne spécialisée ne reconnaîtrait aucune de ces fleurs. L’artiste pousse encore plus loin l’idée de la fameuse Trahison des images de René Magritte « Ceci n’est pas une pipe ».
En effet il réalise des formes qui peuvent s’apparenter très fortement à quelque chose de connu, mais qui revêtissent au final une dimension purement abstraite. « Ce ne sont que des taches » déclare Gregory Forstner, des tâches dessinées à partir de modèles de fleurs trouvés sur internet. Ce propose surréaliste semble rejoindre la démarche créatrice de l’artiste. Une démarche proche de la transe où le peintre s’offre corps et âme sur sa toile. Tout cela dans une chorégraphie instinctive où sont rois les mouvements qui naissent dans son esprit et progressent jusqu’au bout de son pinceau.
C’est ainsi que sont nées ces formes abstraites, ces fleurs surréalistes qui composent cette exposition monomaniaque. Les audacieux seraient alors les personnes qui interprètent ces différentes tâches et ces différents traits à la manière d’un test de Rorschach. Que voyons-nous finalement ? Des fleurs ou bien quelque chose de plus métaphorique ? Un questionnement très intéressant à découvrir au FRAC (Fond régional d’art contemporain) d’Occitanie à Montpellier jusqu’au 8 septembre 2021.
Visuels : ©Gregory Forstner Des fleurs pour les audacieux