Une restructuration s’esquisse chez Radio France
Fraîchement nommé PDG de Radio France en février 2014, Mathieu Gallet n’a pas la tâche facile: entre gel des subventions et travaux d’envergure à la maison de la Radio, le budget voit son équilibre fortement ébranlé. Le déficit inédit de 2015 vient mettre en cause les fondements de l’institution.
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Le Sénat a fait état dans son avis du rapporteur sur le volet audiovisuel du projet de loi de finances 2015 d’un déficit “de 15 à 20 millions d’euros” dans le budget de Radio France- qui totalise 650 millions d’euros. Si le manque est une première dans l’histoire de l’entreprise publique, il ne faut pas s’en étonner pour autant: hormis la défaveur de la conjoncture économique, aboutissant à un gel des subventions (ces “redevances” propres au secteur audiovisuel); les importants travaux menés depuis 10 ans à l’auditorium de la Maison de la Radio ont imposé des frais décuplés au fil des années.
Comment répondre à cette situation financière problématique et inédite? Le bruit court depuis plusieurs mois d’une refonte extensive de l’entreprise. Mathieu Gallet parle lui-même de ces “choix structurants” inévitables: “Si on partait de zéro, quel groupe de radio publique composerait-on ? ” s’interroge-t-il dans des propos relayés par le Monde. Le sénateur M. Leleux évoque parmi les mesures possibles un “plan de départs volontaires”, une “fusion des antennes” et des deux orchestres cohabitant à la Maison de la Radio, ainsi que la fermeture de la station Mouv’ destinée aux jeunes.
Face à ces tristes perspectives, le PDG de Radio France et ancien de France Télévisions préfère esquisser des mutualisations, permettant “mises en commun” et “interopérabilités”. Une nouveauté qui ne devrait pas éluder cependant le débat sur la fusion de l’Orchestre National de France et l’Orchestre Philarmonique de France, malgré l’indignation de la profession musicale.
Visuel: Maison de la Radio (2004).