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[live report] Festival international de la BD d’Angoulême 2014

[live report] Festival international de la BD d’Angoulême 2014

13 February 2014 | PAR Sandra Bernard

Internationalement connu et reconnu, le festival de la BD d’Angoulême proposait, pour sa 41e édition, une large et belle sélection de titres parmi les différentes catégories récompensées.

Devenu une véritable institution au fil de ses 41 éditions, c’est maintenant toute la ville d’Angoulême qui palpite au rythme du 9e art. De la gare jusqu’au cœur de la cité, les fauves vous guident de points névralgiques en expositions, rencontres d’artistes et boutiques, dans une ambiance festive, malgré les petites averses ponctuelles.

Principal temps fort du festival, l’exposition Tardi et la guerre présentait, sur 600m², plus de 800 planches originales en couleurs et en noir et blanc de Putain de Guerre ! une de ses œuvres les plus complexes et abouties retraçant les quatre ans de guerre et la progression de l’horreur, coécrite avec son ami de longue date, l’historien Jean-Pierre Verney. L’exposition est adossée aux deux ouvrages majeurs consacrés à la Première Guerre mondiale : Putain de guerre ! tout d’abord, pour la partie inaugurale du parcours de l’expo, suivis d’une sélection de planches de C’était la guerre des tranchées. Avec son trait précis et parfois cru et ses dialogues où pointe un certain cynisme, le récit est à hauteur d’homme quand la petite histoire des anonymes rejoint la grande histoire. L’œuvre, unanimement saluée par les historiens pour sa justesse et sa précision, rien ne pouvait mieux lancer les commémorations du centenaire de la guerre 14-18. Les planches étaient misent en rapport avec des carnets de croquis, des films et des photographies d’archives. La scénographie est également une véritable réussite, rappelant les tranchées avec ses lambris de planches brutes, ses allées étroites et sinueuses, ses ampoules suspendues et les bandes sonores d’explosions ou de lecture d’extraits. Ponctuée par un îlot audiovisuel, une troisième partie de l’exposition met en lumière le travail d’illustrateur de Tardi sur la Grande Guerre, que ce soit avec les images conçues pour le recueil de chansons Des lendemains qui saignent avec Dominique Grange, ou avec une large sélection de dessins réalisés au fil des années pour la presse et l’édition.

La première guerre mondiale était également largement évoquée dans l’exposition monographique consacrée à Gus Bofa, témoin direct des évènements : Gus Bofa, l’adieu aux armes.

Plus festif, le festival a célébré comme il se doit les 50 ans de Mafalda, avec une jolie exposition et nombre de rééditions de ses aventures. De même, le journal de Mickey fêtait ses 80 ans avec une petite exposition rétrospective en plein air sur le parvis du bel hôtel de ville.

La production asiatique a été mise à l’honneur dans un pavillon dédié : little Asia, avec, cette année, un focus sur les productions coréennes et chinoises, plus rarement éditées dans nos contrées. Les mangas n’étaient pas en reste, avec une boutique proposant une large sélection de titres récents ou à succès.

Afin de compléter cette offre culturelle déjà bien fournie, nombre de conférences et de rencontres avec des auteurs et des experts du monde entier ont été proposées à un public nombreux et attentif. La profusion était telle qu’il était impossible de tout faire…

On notera que le festival a fait des émules avec le petit et surprenant festival de BD catholique se déroulant dans la jolie petite église romane Saint-Martial. Une place de choix a été faite à Campus Stellae avec une exposition très pédagogique sur les chemins de pèlerinages au Moyen Âge, le rôle des reliques, le culte de saint Jacques, etc.

De grandes maisons d’éditions avaient également investi les lieux avec des galeries éphémères à l’image de la galerie Glénat proposant une sélection de planches originales de plusieurs de ses derniers ouvrages dont Elric.

Enfin, certains voyageurs chanceux en provenance de Paris ont pu profiter du train du polar SNCF (partenaire officiel du festival) spécial BD, une sympathique entrée en matière.

Malgré les polémiques de cette année, les thèmes lourds des expositions sur la première Guerre Mondiale, les expositions Les fleurs ne fanent jamais sur les femmes de réconfort coréennes lors de l’occupation japonaise ; En chemin elle raconte sur la violence faite aux femmes, et la sélection assez sombre, les festivaliers ont pu profiter pleinement de la fête et des activités proposées.


Festival d’Angoulême 2014 par SB-Paris

Site web du festival

Visuels : Affiche du festival + photographies et vidéo © Sandra BERNARD

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Sandra Bernard
A étudié à l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense l'Histoire et l'Histoire de l'Art. Après deux licences dans ces deux disciplines et un master recherche d'histoire médiévale spécialité histoire de l'Art dont le sujet s'intitulait "La représentation du costume dans la peinture française ayant pour sujet le haut Moyen Âge" Sandra a intégré un master professionnel d'histoire de l'Art : Médiation culturelle, Patrimoine et Numérique et terminé un mémoire sur "Les politiques culturelles communales actuelles en Île-de-France pour la mise en valeur du patrimoine bâti historique : le cas des communes de Sucy-en-Brie et de Saint-Denis". Ses centres d'intérêts sont multiples : culture asiatique (sous presque toutes ses formes), Histoire, Histoire de l'Art, l'art en général, les nouveaux médias, l'art des jardins et aussi la mode et la beauté. Contact : sandra[at]toutelaculture.com

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