Les zazous continuent de danser sur la croie gammée
Dans le tome 2 de la BD qui se déroule en 1942 à Paris, arrive l’heure des choix et des engagements pour Les zazous
Un rappel historique
Alors que la France collabore, sous le régime de l’État Français et qu’à Paris grouillent les nazis et la gestapo, beaucoup de jeunes se retrouvent sans espoir, se sentant abandonnés par les adultes.
La BD aborde habilement ce thème en évoquant les Zazous, ce mouvement qui mêle musique, le swing et le jazz, et la mode, vestes amples, cheveux gominés, pantalons larges, est d’abord bon enfant. Il rassemble des jeunes qui souhaitent seulement danser et s’amuser. Ils sont des « résistants » à l’ordre établi, mais pas des résistants violents. De l’autre côté, plusieurs mouvements de jeunesse fascistes, dont les Jeunesses Populaires Françaises de l’immonde Doriot, se donnent comme objectif de chasser les Zazous, les frapper et leur raser les cheveux, encouragés par la presse collaborationniste.
L’heure des choix
Pris dans l’histoire en marche, les membres du sympathique groupe de Zazous du tome 1 va devoir choisir. L’un des leurs a déjà rejoint les Jeunesse Populaires de Doriot.
Même s’ils continuent à se voir clandestinement pour danse, ils et elles vont vite devoir choisir entre collaboration, résistance culturelle et résistance armée.
Alors qu’arrive en juillet 1942, la Rafle du Vel d’Hiv, l’une des leurs, Paulette « Miriam » est prise car elle est juive. Elle est emmenée, avec la petite sœur d’un ami, au Vel d’Hiv où sont parquées plus des 12000 personnes juives, dont beaucoup de femmes et d’enfants, dans des conditions innommables.
Les autres Zazous, dont certains sont déjà entrés dans la résistance, vont mettre tout en œuvre pour la sortir de cet enfer. Une rencontre fortuite avec Hans, un soldat allemand bienveillant et membre lui aussi d’un mouvement de jeunesse contestataire, va peut être les aider.
Quand la BD raconte l’histoire.
Depuis le succès mondial de Mauss, d’Art Spiegelman, on sait que la BD ou le roman graphique peuvent raconter la grande Histoire. Pédagogique, didactique, la BD permet de toucher un public plus jeune qui se sentira proche de cette jeunesse zazoue. Dans Les Zazous, le fond historique est réel, la collaboration, la chasse aux Juifs, la gestapo française, la collaboration française, les personnages des zazous sont fictifs mais pas les nazis qui ont réellement existé.
A l’heure de la disparition des derniers témoins, ce style de BD est intéressant pour comprendre l’histoire d’autant que les derniers pages sont consacrées à des explication historiques et contextuelles.
La série d’albums Les Zazous comporte 3 tomes, le tome 2 finit par un très grand suspens, le tome 3 et le dénouement sont attendus avec impatience.
Ilan Levy
Rubio, Danide, Les Zazous, Glénat, 60p, 14,95€
