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Paris Games Week 2014 : peu de nouveautés mais de bonnes idées et une ambiance survoltée

Paris Games Week 2014 : peu de nouveautés mais de bonnes idées et une ambiance survoltée

21 November 2014 | PAR Sandra Bernard

Le plus grand salon français consacré aux loisirs vidéoludiques s’est déroulé en cette première semaine du mois de novembre dans une ambiance bon enfant mais sans grande surprise. Quelques bonnes idées et innovations étaient tout de même au programme pour la plus grande joie des 272 000 visiteurs du salon.

La dernière édition, riche en nouveautés, avait vu la présentation des deux nouvelles consoles nexgen : la PS4 et la Xbox One. Les stands étaient bondés, les files d’attentes interminables, les allées jonchées de cadavres de canettes de coca zero et l’ambiance assourdissante. Pour pallier  ces désagréments, les organisateurs ont apporté quelques modifications. Le changement le plus notable est assurément le déplacement des scènes e-sport dans un second pavillon. L’e-sport a ainsi gagné en visibilité et en espace. S’y sont succédés tout au long des cinq jours de la convention des championnats du monde de nombreux hits : Counter-Strike : GO (Mixte), Counter-Strike : GO (Féminine), Call of Duty GhostsFIFA 14Just DanceShootmania Storm Elite, Trackmania² Stadium. Les affrontements étaient retransmis sur Twitch et les internautes pouvaient voter ; par exemple pour les candidats de Just Dance.

Grâce au doublement de la surface d’exposition portée à 50 000 m², les stands plus aérés et les allées plus larges ont grandement facilité la circulation, même autour des stands des grands éditeurs proposant des animations très attendues. Avec pas moins de quatre grands titres présentés, Ubisoft a attiré tous les regards. Il y en avait pour tous les profils de joueurs : du FPS avec Farecry 4 (pas toujours d’une fluidité optimum), de la conduite effrénée avec the Crew (très beaux environnements et conduite nerveuse), du casual fun avec Just Dance 2015 (des chorégraphies endiablées et des titres variés – mention spéciale à Hero de Bonny Tiler, complètement barrée) et le très attendu Assassin’s Creed Unity (juste whoa et en plus, on révise vaguement ses cours d’histoire), ainsi que des petits jeux pour tablettes. 

Autre grand stand, Nintendo a une nouvelle fois fait forte impression avec son nouveau Super Smash Bros. toujours aussi fun. Le prochain Sonic (Sonic Boom rise of lyric) tout en 3D, toujours en phase de développement, propose de bonnes idées mais (espérons que ce ne soit que pour le moment seulement) s’avère moins fluide que ses prédécesseurs. Sur DS, les Pokemons font toujours fureur avec de petites exclus pour le salon (dont un code pour un pokémon spécial) et des animations tirant parti des capacités de la 3DS vis à vis de la réalité augmentée. Le dernier Shin Megami Tensei ravira surement les fans de RPG tour par tour old school, genre qui se fait de plus en plus rare. Les autres trouveront peut-être le titre trop peu glossy et répétitif. La Wii U, outre Super Smash Bros. bénéficie de deux titres exclusifs de poids avec une nouvelle présentation de Bayonetta 2, qui a attiré les curieux et les amateurs de beat them’all nerveux et esthétique (attention aux crampes aux doigts). Fluide et prenant bien que difficile, Bayonetta 2 fait clairement honneur à la dernière née de la firme de Kyoto. A ses côtés se trouvait le prochain Zelda (Zelda Hyrule Warriors), un beat them’all en 3D avec la possibilité d’incarner différents personnages aux capacités différentes.

Namco Bandai s’est fait plus discret, avec toutefois la possibilité appréciable de tester le jeu Project Cars avec Occulus ou sur écran 4K (prochaine génération de full HD). Dragon Ball Xenoverse semble avoir convaincu les amateurs de jeu de combat spectaculaire. Le corner shop de l’éditeur proposait une fois de plus des prix très attractifs pour des jeux neufs de la licence Tales Of.

Les deux grands stands Xbox One et PS4 se sont toisés, mais ne proposaient que peu de nouveautés. On remarque que Sony a opté pour une stratégie d’occupation du terrain avec un grand stand et des petits stands correspondants à plusieurs univers disséminés dans tout le salon. On regrette toutefois la sous exploitation (disparition) des périphériques de jeu tel le playstation move et le Wonderbook qui présentaient des idées de gameplay originaux.

Square Enix, éditeur à qui l’on doit nombre de perles du RPG, a misé sur la diversité avec une exposition-vente de statuettes et autres goodies issus des licences Final Fantasy, Kingdom Heart, Hitman, Tomb Raider, etc… une exposition et la présentation de Kingdom Heart 2.5 et de Final Fantasy Type-0. Concernant le premier, les fans et les plus jeunes apprécieront l’univers (Final Fantasy vs Disney) et la maniabilité. Pour Final Fantasy Type-0, le constat est plus mitigé. Très fluide et sans chargement, le gameplay déconcerte. Ne contrôlant qu’un personnage à la fois dans un environnement en 3D temps réel, les combats prennent place dans de véritables arènes avec des obstacles, des recoins, de la déclivité du terrain et un nombre d’actions, semble-t-il, réduit. Bien exploité, le système peut-être intéressant, mais l’on ne retrouve pas vraiment l’ambiance de la série. On regrette également que cela ressemble tant à un portage de la version PS Vita.

Installé juste en face, la dernière mouture de Dead or Alive (DOA) : The last round a rencontré un franc succès avec ses jolies demoiselles des plus vénéneuses. Non loin, Dead Island 2 n’est pas passé inaperçu, grâce à son humour trash et son lâcher de zombies dans les allées. L’absence de Capcom a été remarquée.

Depuis l’année dernière, une zone est réservée aux plus jeunes : la Paris Games Week Junior où l’on trouve des valeurs sûres et tout public comme Just Dance, Lego Batman, Disney Infinity (dont le stand était fortement réduit par rapport à l’année précédente), Skylanders et les accessoires de karaoké et de big ben. La zone disposait également d’une vaste aire de jeu avec trampolines et petits parcours sportifs. Les parents soucieux pouvaient se renseigner pour obtenir des informations sur les jeux vidéo, en particulier les classifications de contenu.

La Paris Games Week Junior jouxtait la zone “Made in France”, la librairie, la zone retrogaming et les stands des écoles de formations.

Le stand Made in France, composé d’un regroupement de 24 “petits éditeurs”, disposait d’un large panel de jeux (une trentaine) allant de la simulation de vie au jeu de plate-forme en scroling horizontal, en passant par de la réalité augmenté tel Prodigy. Aux côtés de nouveautés, parfois toujours en phase de développement, se trouvaient des valeurs sûres tel le MMO Royaume Renaissance dont les quatre millions de joueurs se retrouvent régulièrement depuis 2004 pour créer une société à leur image jusque dans les lois ou le code du travail.

Last but not least, une nouvelle petite section, a fait son apparition : Innovation et objets connectés. Y sont exposés et expliqués des produits originaux et souvent utiles. Ainsi, Xee permet de surveiller sa voiture à distance et de vérifier ses statistiques et autres points techniques grâce à un boitier branché directement sur la prise diagnostic des véhicules (récents) et relié à un smartphone. Citions également Mother, aussi esthétique qu’utile. Reprenant la forme d’une poupée russe, cet objet connecté est paramétrable avec maximum 24 applications simultanées allant du réveil matin au rappel de prise de médicaments, bilan caféïné, surveillance de la maison en passant par l’hygiène dentaire des enfants. De plus, Mother est ravissante et tiendra compagnie aux nabaztags survivants ayant trouvé refuge dans les “terriers” open sources.

On continue côté maison avec la cocotte minute Moulinex connectée à son smartphone, de quoi trouver sa poule au pot toute chaude en rentrant du boulot, ainsi que l’aspirateur-lave vitres.

Pour ceux qui ont déjà remarqué qu’en soirée on ne sait jamais quelle musique mettre, le problème est en passe d’être résolu, en tout cas pour les possesseurs de smartphone relié à un compte dezzer ou spotify. Une étrange pyramide (en cours de développement) peut maintenant analyser l’ambiance et les goûts musicaux des convives afin de proposer une playlist appropriée. (Qui à dit 1984 ?) Pas très gameur tout ça, mais furieusement geek, et nous on adore.

Pour conclure, cette nouvelle édition de la Paris Games Week n’a certes pas proposé de grands coups d’éclat, mais a su consolider ses bases et proposer des innovations afin d’offrir un salon de qualité. L’on retient ainsi le doublement salutaire de la surface et la distribution fluide des espaces, le nombre croissant d’éditeurs du monde entier (125 au lieu de 80), un nombre de bornes libre service en forte hausse et la nouvelle section intéressante : Innovation et objets connectés.

Petit tour d’horizon de la Paris Games Week 2014 par SB-Paris

Informations pratiques :

Paris Games Week, du 29 octobre au 2 novembre 2014, Porte de Versailles

Visuels : © Sandra BERNARD & SC

Infos pratiques

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Sandra Bernard
A étudié à l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense l'Histoire et l'Histoire de l'Art. Après deux licences dans ces deux disciplines et un master recherche d'histoire médiévale spécialité histoire de l'Art dont le sujet s'intitulait "La représentation du costume dans la peinture française ayant pour sujet le haut Moyen Âge" Sandra a intégré un master professionnel d'histoire de l'Art : Médiation culturelle, Patrimoine et Numérique et terminé un mémoire sur "Les politiques culturelles communales actuelles en Île-de-France pour la mise en valeur du patrimoine bâti historique : le cas des communes de Sucy-en-Brie et de Saint-Denis". Ses centres d'intérêts sont multiples : culture asiatique (sous presque toutes ses formes), Histoire, Histoire de l'Art, l'art en général, les nouveaux médias, l'art des jardins et aussi la mode et la beauté. Contact : sandra[at]toutelaculture.com

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