
Lancement de saison en beauté pour le Théâtre 14
Le théâtre 14 nous conviait ce week end à un lancement de saison musical et théâtral, au cœur du chaleureux 14 arrondissement. Retour sur les festivités dans le cadre du Paris Off Festival.
Les spectacles et les animations concoctées par l’équipe du théâtre ont toutes lieu en extérieur, dans les cours et les rues piétonnes autour du théâtre. Le choix du lieu est symbolique : les gens rentrent chez eux, en sortent, et au milieu des bâtiments en brique du 14e, surgissent des textes, des poèmes, des chansons, promesses d’une grande saison culturelle à venir.
Ouverture(s) (vendredi 2 septembre)
C’est la compagnie des Anges au Plafond qui ouvre le bal avec la saison 2 de leur spectacle de marionnette Les fenêtres. Le lieu s’y prête parfaitement : chaque marionnette est postée à un étage des bâtiments de la rue Paradol. Elles nous dominent et intriguent les passants. Querelles entre voisins, débats politiques, personnages misanthropes et animaux personnifiés, c’est avec un sarcasme mais finesse que la compagnie ouvre la soirée.
Des pastiches d’émissions radios à une réécriture des fables de la fontaine pour la défense des animaux, les sujets sont vastes mais toujours traités avec légèreté et surtout avec la poésie propre à la compagnie. Les scènes comiques traitent de sujets contemporains (Covid, guerre, réchauffement climatique) autant que de sujets universels (l’incommunicabilité, la solitude), toujours accompagnés d’une ambition sonore et musicale (chant et violoncelle, aussi perchés sur les fenêtres).
Plus qu’un simple spectacle comique, Les anges au plafond finissent en beauté avec l’injonction métaphorique et littérale “Ne lâchez rien. Restez libres. Et n’oubliez pas d’ouvrir vos fenêtres“.
Lectures (vendredi 2 septembre)
Lola Chammah et Mathieu Touzé ont ensuite continué les festivités en nous lisant deux textes de leur choix, en lien avec leurs spectacles respectifs, que le Théâtre 14 accueillera d’ailleurs cette saison.
Pour commencer, Mathieu Touzé nous lit un extrait du Horla, de Maupassant. Le texte, moderne, évoquait tant l’angoisse de la mort que de la folie, deux thèmes que l’on retrouvera dans sa nouvelle création On n’est pas là pour disparaître (d’après le roman d’Olivia Rosenthal). A la fraîcheur de l’ombre des arbres, le directeur du théâtre nous fait voyager en Normandie, dans les inquiétantes nuits agitées du protagoniste, en proie à ses terreurs nocturnes, dont la démence résonne toujours quelque part en nous.
De son côté, Lolita Chammah nous propose une lecture de Lettre à une mère, de Fydman dans l’attente de son spectacle La visite, programmé au Théâtre 14 en mai prochain. Un tout autre registre, qui nous plonge au contraire dans les mystères des accouchements, comme lieu de naissance de 2 vies (celle de l’enfant, et celle de la mère). Le texte, bien que très bien lu reste cependant aussi poétique qu’artificiel : l’accouchement devient un moment merveilleux, les mères deviennent des reines et tout sonne faux voire essentialisant.
S’en est suivi un karaoké joyeux, auquel ont participé les habitants du 14e arrondissement, lors duquel a été annoncée la programmation complète de la saison.
L’infini moins un (samedi 3 septembre)
Hymnes en jeu (dimanche 4 septembre)
Visuel : Affiche officielle Paris Off Festival.