Opéra
Œdipe comme vous ne l’avez jamais vu à l’Opéra de Paris

Œdipe comme vous ne l’avez jamais vu à l’Opéra de Paris

15 October 2021 | PAR Barbara Pebrel

Pour ouvrir sa saison, l’Opéra de Paris nous propose Œdipe. Opéra de l’illustre compositeur roumain Georges Enesco, absent de l’Opéra de Paris depuis 60 ans. Mis en scène par, le tout aussi célèbre homme de théâtre et directeur de la Colline, Wajdi Mouawad qui fait ces premiers pas à l’Opéra. Plaisirs des yeux et des oreilles sont au rendez-vous de ce superbe spectacle !

Œdipe, un spectacle visuel incroyable

Wajdi Mouawad n’a pas pu s’empêcher de rajouter sa patte théâtrale, et on le remercie ! L’opéra commence effectivement par un prologue parlé rajouté par le metteur en scène. Il détaille l’ascendance d’Œdipe et replace ainsi le spectateur dans le contexte, l’invitant à entrer dans son univers mythologique.

Au théâtre comme à l’Opéra, Wajdi Mouawad est un grand metteur en scène et il le prouve. Sa mise en scène globalement sobre lui permet des moments de folie impressionnants qui permettent de capter le spectateur quand il le faut. L’apparition de la Sphynge, interprétée par Clémentine Margaine, en est l’exemple parfait. Cet instant, coupé des autres, met en valeur ce personnage que devient, à l’instar de la soprano du 5ème élément, le centre de l’attention. L’attention portée à chaque personnage et la manière dont ils se déplacent sur scène nous les rend familiers.

La mise en scène est brillamment accompagnée par une séduisante scénographie. Les décors mouvants signés Emmanuel Clolus semblent flotter en accord avec les paroles et les mouvements des chanteurs. Les costumes magnifiques d’Emmanuelle Thomas guident le spectateur dans un voyage fabuleux tout au long de l’opéra.

Œdipe, un bel opéra avant tout

Créé au palais Garnier en 1936, cet opéra de Georges Enesco n’a quasiment jamais été réentendu à Paris depuis. Après avoir découvert Œdipe Roi de Sophocle, le compositeur roumain vécut trente ans obnubilé par ce sujet antique avant de créer cette tragédie lyrique. Seul Opéra d’Enesco, Œdipe, est une recherche d’harmonie et de timbre qui peut évoquer Schönberg.

On retrouve Christopher Maltman incarnant Œdipe, Laurent Naouri hypnotisant dans le rôle du grand prêtre ou encore Anna-Sophie Neher douce dans la peau d’Antigone. Cette distribution brillante est pleine de caractère.

Le chef d’orchestre, Ingo Metzmacher, connaît bien l’œuvre pour l’avoir dirigée à Salzbourg en 2019. Avec une deuxième partie plus touchante musicalement que la première, Ingo Metzmacher nous révèle les troubles sortilèges et les violentes tensions avec brio. La complicité d’un Orchestre de l’Opéra national de Paris excessivement bon n’enlève rien au plaisir d’écouter cette composition.

Information

Visuel : Affiche

Natalia Evelyn Bencicova, 1er Prix Picto de la photographie de mode 2021
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Barbara Pebrel

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