Classique
Piano, virtuosité et saveurs russes pour l’ONPL

Piano, virtuosité et saveurs russes pour l’ONPL

10 January 2020 | PAR Sarah Reiffers

Jeudi soir, L’Orchestre National des Pays de la Loire a proposé aux angevins un programme aux saveurs russes placé, encore une fois, sous le signe de la virtuosité.

On le sait, chaque nouveau concert de l’ONPL est un rendez-vous entre virtuosité et précision. Comme un cheval fougueux, plus l’obstacle est haut, plus il s’élance gaiement, pour le plus grand bonheur du public. Et toujours il sait s’entourer du soliste le mieux à même de l’accompagner. Après le violon, manié avec excellence par Renaud Capuçon en décembre dernier, c’était au tour du piano de briller ; un piano venu de loin, la soirée étant placée sous l’étendard de la Russie.

En première partie de soirée, le Concerto pour piano n°3 en ré mineur de Sergueï Rachmaninov, considéré par beaucoup comme le dernier des grands concertos romantiques pour piano. Rachmaninov acheva sa composition en 1909. Homme très occupé, il dut apprendre et travailler la partie du piano lors d’une traversée transatlantique. Le compositeur, qui enregistrait lui-même ses concertos au piano, avoua être toujours intimidé lorsqu’il jouait ce Concerto n°3. De quoi mettre la pression aux interprètes qui passeraient après lui. Jeudi soir, le pianiste russe Alexeï Volodin s’est livré à l’exercice avec brio, armé de sa technique impressionnante. Et il s’est montré généreux sous les applaudissements chaleureux du public, auquel il a offert non pas un rappel, mais deux.

La soirée s’est poursuivie avec la Symphonie n°5 en si bémol majeur par un autre Sergueï, du nom de Prokofiev cette fois. La symphonie fut créée en 1945, quelques mois avant la capitulation allemande et la fin de la guerre. Le compositeur y célèbre la “grandeur du genre humain”. Ironiquement, bien que débordant d’énergie et de dynamisme, le résultat est souvent sombre et violent, comme par exemple lors de la marche du deuxième mouvement. Sûrement la victoire pressentie n’a pas empêché le compositeur de se rappeler les horreurs commises. Comme pour pousser plus loin l’hommage à l’humanité, il saupoudre sa partition d’influences diverses, Sibelius, Brahms ou encore son ami et rival Chostakovitch.

Virtuosité russe. A Nantes le mardi 7 et le mercredi 8 janvier, à Angers le jeudi 9 et le dimanche 12 janvier. Plus d’info cliquez ici.

Visuel : Marco Borggreve / ONPL

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Sarah Reiffers

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