« Le Livre de l’eau » : les rêves aqueux d’Edward Limonov
Depuis que le fantasque personnage de poète et baroudeur russe a servi de passeport à Emmanuel Carrère pour le prix Goncourt, on ne cesse de redécouvrir son oeuvre. Alors que Carrère est parti avec Le Royaume vers les territoires encore minés des débuts de la chrétienté, dans Le livre de l’eau, Limonov reste Limonov (même avec un prénom américanisé par les éditions Bartillat : Edward). On retrouve donc la même énergie sexuelle et vitale que dans le Journal d’un raté … Une balade pleine de démesure.
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D’une mer à l’autre, d’un lac à un autre, Limonov découpe sa vie selon les géographies de l’eau pour évoquer en petits chapitres concis des impressions recueillies au fil de ses voyages à travers le monde où il côtoie en tant qu’auteur (années 1980) puis en tant qu’homme politique saugrenu (années 2000) l’intelligentsia du monde entier, toujours entouré de belles pépées aux courbes dont la perfection est proportionnellement inverse à la profondeur de leur empathie…Le voyage de marin qui, envers et contre toute tentative chronologique, a une anecdote dans chaque port. Plein d’évocations et de belles images, c’est un livre à déguster lentement, un bel après-midi de septembre.
Edward Limonov, Le livre de l’eau, trad. Michel Secinski, Bartillat, 204 p., 20 euros. Août 2014.
visuel : couverture du livre