Saya Zamuraï : l’humour absurde en guise de katana
Pour son troisième long-métrage, le réalisateur japonais Hitoshi Matsumoto revisite le film de samouraï par le prisme de l’humour et du burlesque. Par petites touches poétiques et mélancoliques, il livre également une réflexion intéressante sur le rôle du comique et la difficulté de faire rire. Sortie le 9 mai.
Synopsis : Kanjuro Nomi est un samouraï sans sabre, répudié par tous et errant misérablement sur les routes avec sa fille depuis qu’il a refusé de combattre. Tombé entre les mains d’un seigneur aux désirs excentriques, il est condamné à mort, à moins de relever un ultime défi : faire naître un sourire sur le visage triste du jeune prince. Chaque matin, pendant 30 jours, il met donc en scène un nouveau spectacle.
S’il continue de tracer un sillon bien à lui entre univers burlesque et humour absurde, Matsumoto met cette fois-ci de côté la fibre conceptuelle et expérimentale, pour ne pas dire bordélique, de ses deux précédents films (Dai-Nipponjin et Symbol, inédits en France), et propose un spectacle certes moins délirant mais aussi plus accessible. Choisissant pour la première fois de ne pas se mettre en scène, il confie le rôle principal à Takaaki Nomi qui livre une interprétation à la fois drôle et touchante de ce samouraï sans sabre. Le comédien et le réalisateur se sont d’ailleurs fait connaître à la télévision japonaise, comme un certain Takeshi Kitano dont la filiation cinématographique est ici assez flagrante. Pour l’anecdote, Nomi ne connaissait pas à l’avance le scénario et a découvert seulement au milieu du tournage qu’il jouait dans un film et non pas pour une émission télé.
Saya Zamuraï, de Hitoshi Matsumoto, avec Takaaki Nomi, Sea Kumada, Itsuji Itao
Japon, Comédie, 1h43
Sortie le 9 mai 2012