Le cinéaste Alain Cavalier à la Bnf le 22 janvier
La Bibliothèque nationale de France ouvre un cycle de rencontres qui désire interroger les limites et les échanges entre fiction et documentaire au cinéma. Premier invité : Alain Cavalier, devenu, au fil de son œuvre de réalisateur, un spécialiste du minimalisme.
Etrange trajectoire que celle d’Alain Cavalier. D’abord étudiant en cinéma, assistant de Louis Malle, pour Ascenseur pour l’échafaud notamment, il passe lui-même à la réalisation en 1961, dirige Jean-Louis Trintignant et Romy Schneider, dans Le Combat dans l’île, et, en 1964, Alain Delon dans L’Insoumis. Ces films traitent de la guerre d’Algérie. Des années plus tard, en 1993, il tournera Libera me, film sur l’oppression d’un pays imaginaire, mais cette fois-ci sans aucun dialogue et sans un nom connu au générique. Auteur d’un film adapté de Françoise Sagan, mettant en vedette Catherine Deneuve, La Chamade (1968), comme de poèmes introspectifs où il se filme en train de repeindre un appartement en noir –Ce répondeur ne prend pas de messages (1978)- où il capture des objets et des éléments du quotidien, sans esthétisme aucun –La Rencontre, Vies, Le Filmeur ou Irène– il a cherché progressivement dans son œuvre à atteindre une sorte de pureté, afin d’appréhender la réalité sans artifice.
La Bnf ouvre son cycle de rencontres « Fictions et films documentaires » avec sa venue. Ses œuvres les plus connues s’inscrivent parfaitement sur cette frontière ténue qui sépare la fiction du documentaire. Il s’agit de Thérèse (1986), évocation de la vie de Sainte Thérèse de Lisieux filmée à la façon d’un documentaire, avec une insistance sur les tâches accomplies par la jeune fille et ses gestes, et de Pater (2011), dans lequel il « joue au Président de la République » en compagnie de son ami Vincent Lindon, qui endosse, lui, le rôle du Premier ministre. On ne sait plus qui s’exprime, s’il s’agit des personnages ou de ceux qui les interprètent.
Rendez-vous le 22 janvier pour découvrir cet univers très singulier, désireux d’égarer le spectateur pour l’amener à porter sur la réalité un regard neuf.
Visuels: (c) affiches de Irène et de Pater