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[Critique]”Le Caravage”, quand Alain Cavalier se fait cheval

[Critique]”Le Caravage”, quand Alain Cavalier se fait cheval

27 October 2015 | PAR Olivia Leboyer

 

Un Cavalier qui filme un cheval, quoi de plus naturel ? Peut-être est-ce l’onomastique qui a inspiré Alain Cavalier : mais ce cinéaste malicieux, pour une fois, ne nous en dira rien. Presque muet, ce film nous met en contact direct avec l’animal. Le spectateur est happé et fasciné : c’est parti pour une heure dix de danse avec Bartabas. Le film sort demain, ne le manquez pas.

[rating=4]

Un titre en forme de leurre : pas de peinture, mais un cheval. Et, d’une certaine manière, une peinture, tant la caméra approche l’animal avec sensualité. Toujours joueur, taquin, Alain Cavalier se tient ici à la lisière, respecteux de la belle relation nouée entre Bartabas et le cheval Le Caravage.

Des gestes quotidiens, pleins de tendresse, le cheval qui donne un coup d’épaule à l’homme, un sabot que l’on soigne. Lorsque Bartabas remonte le cheval guéri et lui adresse quelques paroles, l’émotion nous gagne aussi.

A la toute fin, le cinéaste fait entendre sa voix pour une jolie pirouette.

Alain Cavalier observe, étranger et tout proche de ce couple. Il y a de la pudeur, du recueillement, dans cet émerveillement enfantin devant la danse d’un homme et d’un cheval. Dans son précédent film, Le Paradis (voir notre critique), Alain Cavalier érigeait un tombeau pour un bébé paon. Ici, le voici qui devient cheval, en une belle métamorphose.

A voir absolument, cavaliers ou non ! (pour les amateurs d’équitation, nous avions vu il y a quelques années un très beau documentaire de Delphine Gleize et Jean Rochefort: Cavaliers seuls)

Le Caravage, d’Alain Cavalier, France, 1h10, avec Bartabas, Le Caravage. Sortie le 28 octobre 2015.

visuels: affiche, photo et bande annonce officielles du film.

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Olivia Leboyer
Docteure en sciences-politiques, titulaire d’un DEA de littérature à la Sorbonne  et enseignante à sciences-po Paris, Olivia écrit principalement sur le cinéma et sur la gastronomie. Elle est l'auteure de "Élite et libéralisme", paru en 2012 chez CNRS éditions.

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