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[Critique] “Une enfance” de Philippe Claudel : une chronique de l’enfance un peu anecdotique

[Critique] “Une enfance” de Philippe Claudel : une chronique de l’enfance un peu anecdotique

27 August 2015 | PAR Matthias Turcaud

Au cours d’un trop long été, Jimmy, un enfant de 13 ans que les circonstances forcent à devenir trop vite adulte, se cogne aux limites de sa petite ville et de sa vie heurtée, entre une mère à la dérive et un beau-père qui la tient sous sa coupe.

[rating=1]

Après deux films hivernaux – Il y a longtemps que je t’aime en 2008 et Avant l’hiver en 2013 -, et un film solaire – Tous les soleils en 2011 -, l’homme de lettres Philippe Claudel réalise un deuxième film baigné dans une douce lumière d’été. Le film, photographié par Denis Lenoir, est très lumineux et réussi sur le plan esthétique.

Hélas, et c’est là où le bât blesse cruellement, il s’apparente de trop près à une plate suite de saynètes déclinées paresseusement – Jimmy qui s’occupe de son chat, Jimmy qui rencontre une fille, Jimmy qui hante les courts de tennis – pour pouvoir décoller réellement. Essentiellement descriptive, cette chronique est desservie par de gros problèmes de rythme, ainsi que des maladresses ponctuelles dans l’écriture et une interprétation inégale – Angelica Sarre dans le rôle de la mère du petit. Les deux petits sont cependant impeccables comme Pierre Deladonchamps et Patrick D’Assumçao, deux acteurs révélés par L’Inconnu du Lac d’Alain Guiraudie, et qui excellent respectivement dans le rôle du beau-père beauf et violent et celui de l’instituteur compréhensif.

Quelques clichés – sur les milieux sociaux défavorisés en région Lorraine par exemple – ne nous sont pas non plus épargnés et le chapelet de scènes égrenées ne dépasse malheureusement pas le stade de l’anecdote.

 Crédit photos : photos officielles du film.

Une enfance, drame français réalisé par Philippe Claudel avec Alexi Mathieu, 1h40, sorti le 23 septembre 2015.

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Matthias Turcaud
Titulaire d'une licence en cinéma, d'une autre en lettres modernes ainsi que d'un Master I en littérature allemande, Matthias, bilingue franco-allemand, est actuellement en Master de Littérature française à Strasbourg. Egalement comédien, traducteur ou encore animateur fougueux de blind tests, il court plusieurs lièvres à la fois. Sur Toute La Culture, il écrit, depuis janvier 2015, principalement en cinéma, théâtre, ponctuellement sur des restaurants, etc. Contact : [email protected]

2 thoughts on “[Critique] “Une enfance” de Philippe Claudel : une chronique de l’enfance un peu anecdotique”

Commentaire(s)

  • camille

    Votre note sur ce film, je n’ose nommer cela “critique” tant vous restez dans une superficialité totale, est affligeante : vous n’avez sans doute ni la sensibilité, ni l’intelligence, ni la culture, ni la connaissance du cinéma pas plus que de l’humanité pour mesurer combien ce film que j’ai découvert il y a deux jours est une réussite sur le plan artistique et sensible : l’originalité du scénario, sa progression délicate, la richesse sans fond du moindre plan, le talent de tous les acteurs et la mise en scène d’une pudeur extrême en fond un grand film de cinéma; Et quand vous parlez de clichés, mon pauvre ami, dans quel monde vivez-vous? Frottez vous un peu à la vraie vie, et vous comprendrez combien cette oeuvre, sans doute trop intelligente et trop généreuse pour vous, cerne des situations véridiques. Contentez-vous des films faciles, didactiques, à la narration balisée, et passez votre chemin.

    August 28, 2015 at 2 h 52 min
    • Avatar photo
      Matthias Turcaud

      De grands problèmes de rythme et le nivellement de toutes les péripéties du film m’ont empêché d’apprécier “Une enfance” comme je l’aurais souhaité. J’avais mieux aimé “Il y a longtemps que je t’aime” du même réalisateur. Bien cordialement, Matthias Turcaud. PS : Merci de vous en inquiéter, mais soyez certaine que je ne manque ni de sensibilité ni d’intelligence ni de culture ni de connaissance du cinéma et encore moins d’humanité.

      August 28, 2015 at 22 h 22 min

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