A l'affiche
“Blackbird” : joli portrait de ceux qui veulent mourir dignement

“Blackbird” : joli portrait de ceux qui veulent mourir dignement

23 September 2020 | PAR Alice Martinot-Lagarde

Remake du film danois Silent Heart de Bille August (2014), Blackbird est le dernier film de Roger Michell. En salles le 23 septembre, il raconte avec tendresse les derniers moments de Lily entourée de sa famille, entre amour et désamour des liens du sang et acception du deuil. 

Lily est atteinte d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie dégénérative mortelle, mais elle refuse de s’abandonner à la mort dans la souffrance et la déliquescence, enfermée dans un corps infirme. Avec l’aide de son mari Paul, elle prévoit donc mettre fin à ses jours. Pour ses derniers instants, elle convoque ainsi sa famille dans sa grande maison du Connecticut pour un dernier week-end de bonheur. Mais tout le monde n’accepte pas sa décision et la tension monte alors que des secrets sont révélés à l’approche des adieux.  

Film choral qui réunit les membres de trois générations autour de la fin de la vie, Blackbird dépeint avec tendresse les dernières volontés de Lily. Susan Sarandon l’incarne majestueusement bien, donnant charisme et douceur à cette femme qui veut mourir dignement. Ses deux filles, jouées par Kate Winslet et Mia Wasikowska, sont évidemment aux antipodes l’une de l’autre mais cela vient donner du corps à l’histoire. Sam Neill, Lindsay Duncan et Rain Wilson viennent s’ajouter au casting pour former l’entourage de Lily avec une certaine harmonie, même si Chris, la petite amie de sa fille Anna, est légèrement caricaturale et ne parait être là que pour la “diversité”. 

Si le film porte une lourde charge émotionnelle, il ne tombe à aucun moment dans le mélo ennuyeux et pesant qu’il aurait pu être, et montre finalement que l’on peut regarder sa mort avec aplomb et sérénité. Le parallèle avec la tentative de suicide d’Anna est particulièrement intéressant pour mettre en lumière cet aspect, alors que les débats autour de l’euthanasie et le suicide assisté font rage. Blackbird prend ainsi le parti de montrer ce que peut être une décision assumée de mettre fin à ses jours pour éviter la dégénérescence et la difficulté des proches à y faire face. 

La photographie est aussi à saluer. Le paysage côtier sublime donne tout son charme à l’histoire en nourrissant une ambiance apaisante et chaleureuse, et vient sauver le décor de la grande maison familiale qui parait manquer cruellement de vécu entre ses murs. 

 

 

Visuel : © METROPOLITAN FILMEXPORT

« Un conte de Noël » au Théâtre Gérard Phillipe : Julie Deliquet envoie valser le décorum de la famille bourgeoise dans une pièce déchirante et shakespearienne
L’agenda cinéma de la semaine du 23 septembre
Alice Martinot-Lagarde

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration