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Diplomatie Culturelle : restitution inédite de 26 œuvres d’art au Bénin

Diplomatie Culturelle : restitution inédite de 26 œuvres d’art au Bénin

29 October 2021 | PAR Elise Murat

Le 27 octobre, Emmanuel Macron acta la restitution officielle de 26 oeuvres des trésors royaux d’Abomey lors d’une cérémonie à la symbolique importante au musée du Quai Branly.

Lors d’une visite à l’université de Ouagadougou (Burkina Faso) en novembre 2017, le chef D’État français avait déclaré vouloir établir un agenda de restitution temporaire ou définitive d’éléments du patrimoine africain présents en France. Parmi les œuvres béninoises figuraient le trône du roi Béhanzin ainsi que des statues totem de l’ancien royaume d’Abomey, pillés en 1892 par les troupes coloniales.

La sélection des œuvres orchestrée par Emmanuel Kasarhérou, président du musée du Quai Branly, fut le fruit d’un long travail de recherche “pour identifier celles qui auraient été prises de manière violente sans le consentement des propriétaires, par des prises de guerre ou par des coercitions de ladministration coloniale” déclare-t-il au 20h de TF1. Cette initiative choc s’inscrit dans une démarche d’ouverture du dialogue sur la responsabilité qu’a la France de restituer des œuvres pillées lors de la colonisation. La décision favorisera une reconstruction culturelle dans un continent Africain dont environ 90% des œuvres sont absentes du territoire.

Cette volonté pouvant être perçue comme louable avait provoqué une controverse chez certains experts du marché de l’art tel qu’Yves Bernard Debie, dénonçant un vote précipité de l’Assemblée nationale en décembre 2020 sans vraie consultation du Sénat, et dérogeant au principe d’« inaliénabilité » des œuvres dans les collections publiques françaises. Pour cette première, Macron avait dû faire passer le projet sous le statut de “loi d’exception”. Malgré le retour de ces 26 œuvres, la France possède au moins 90.000 objets d’art d’Afrique subsaharienne, dont 70.000 au Quai Branly, et 46.000 arrivés durant la période coloniale. Ce moment historique marque le début d’un dialogue sur l’avenir du patrimoine africain et s’inscrit dans une dynamique européenne de restitution du patrimoine volé.

Après leur acheminement vers le Bénin, les œuvres seront d’abord “présentées dans d’autres lieux de manière pérenne : à l’ancien fort portugais de Ouidah et la maison du gouverneur, lieux historiques de l’esclavage et de la colonisation européenne, situés sur la côte, en attendant la construction d’un nouveau musée à Abomey”, déclarait Emmanuel Kasarhérou au Figaro.

Visuel : © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

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