Pierre Rissient, décès d’un grand cinéphile
Pierre Rissient, passionné de cinéma depuis toujours, est décédé à 81 ans. Tantôt producteur, tantôt programmateur ou découvreur de talents, il a marqué le 7e art.
Il n’était pas connu du grand public et pourtant, il était l’une des grandes figures du cinéma, apprécié des ciné-clubs français. Affaibli depuis quelques années, Pierre Rissient s’est éteint à l’âge de 81 ans. C’est ce qu’a annoncé son ami réalisateur Bertrand Tavernier, sur twitter.
Bertrand Tavernier: "Pierre Rissient est mort cette nuit. Son épouse Yung Hee me demande de vous le faire savoir et, en pensant à elle, c’est avec une infinie tristesse que j'ecris ce message. Pierre était un grand être humain et un cinéphile absolu. Nous le pleurons."
— Institut Lumière (@InstitutLumiere) May 6, 2018
Un amour inconditionnel pour le cinéma
Amoureux de films américains, Pierre Rissient était entré au cinéma Mac Mahon des Champs-Elysées, en tant que programmateur. Peu à peu il s’était fait connaître dans le monde du 7e art, en devenant l’assistant stagiaire de plusieurs longs-métrages d’Henri Decoin, et avait en 1959 décroché le poste d’assistant réalisateur auprès de Jean-Luc Godard pour le film de la Nouvelle Vague « A Bout de Souffle ».
Découvreur de talents
Pierre Rissient, c’était le cinéphile de l’ombre qui a pourtant mis tant de personnalités en lumière. L’assistant réalisateur avait notamment contribué à faire découvrir Martin Scorsese et son film « Mean Streats » ou encore Jane Campion dans « La leçon de piano », film qui a obtenu la Palme d’Or en 1993 et dont il fut producteur exécutif. Grâce à lui, le cinéma asiatique a pu également être démocratisé en Europe, avec l’introduction au grand public de cinéastes tels que Hou Hsiao Hsien Chen Kaige ou Zhang Yimou.
Cannes, l’histoire d’une vie
« A ce grand ami de Cannes et cette grande figure de la cinéphilie », Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes a annoncé vouloir dédier cette 71e édition à Pierre Rissient. Le Festival avait d’ailleurs prévu de projeter « Cinq et la peau » dans sa section « Cannes Classics », film qu’il a réalisé en 1980. Comme pour rendre un hommage à celui qui fut le conseiller artistique du festival.
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