Direction bicéphale au Monde : Jérôme Fenoglio rejoint Gilles Van Kote
Le directeur intérimaire du Monde, Gilles Van Kote, vient de nommer Jérôme Fenoglio comme directeur des rédactions. Un binôme chargé de poursuivre la transition vers le numérique du groupe.
Après la démission de Natalie Nougayrède, vivement contestée par la rédaction depuis quelques mois maintenant, le Monde se dote d’une direction en binôme, l’une des principales revendications des mutins (les sept rédacteurs en chefs qui ont démissionné). Ils souhaitaient en effet que la précédente directrice scinde ses fonctions en deux, ce qu’elle n’a jamais fait. Direction du journal et direction de la rédaction sont désormais deux fonctions distinctes.
« Sa première tâche sera de constituer une équipe de direction de la rédaction et de rédaction en chef qui devra travailler en confiance et dans le cadre d’un projet collectif rénové et cohérent avec la stratégie mise en place depuis trois ans », écrit Gilles Van Kote dans un mail interne. Une équipe annoncée la semaine prochaine selon le directeur intérimaire.
Agé de 47, il est grand reporter au Monde, Jérôme Fenoglio est entré au Monde en 1991, a été rédacteur en chef du Monde.fr, du magazine Le Monde 2, reporter au service Sciences et chef du service Société. Il est nommé de manière définitive à l’inverse de son homologue Gilles Van Kote qui assure la direction en intérimaire.
Il devra notamment plancher de nouveau sur le projet des actionnaires qui consiste à transférer rapidement une cinquantaine de postes de la rédaction papier vers le numérique, pour mieux se concentrer sur ce nouvel outil. Un plan très compliqué que la rédaction a du mal à digérer, et qui a coûté le poste de Natalie Nougayrède, et deux de ses adjoints après seulement quinze mois à la tête du Monde.
La semaine dernière, pour apaiser les tensions, le président du directoire, Louis Dreyfus a décidé de ralentir la cadence des réformes, reportant à l’automne le plan de mobilité ainsi que la nouvelle formule papier. Une possible édition du matin pour mobiles est en projet pour laquelle «Le Monde» a déjà reçu 1,8 million d’euros du nouveau fonds de Google pour la presse française.
Fort heureusement pour le quotidien, les ventes sont remontées en mars après des mois de fléchissement, à 287.000 exemplaires contre 274.000 en février et 283.000 en mars 2013, grâce notamment aux ventes en kiosque, à 71.200 exemplaires contre 65.000 en février. Quant aux ventes de l’édition numérique, elles continuent de progresser avec 44.600 exemplaires en mars (+44% en un an).
Une crise qui a débuté en février dernier mais qui a pris deux semaines pour s’apaiser dès les premières démissions. A l’inverse de Libération toujours en train de rechercher le successeur de Nicolas Demorand.
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