La Mégère à peu près apprivoisée
La compagnie Los Figaros orchestre avec brio l’improbable rencontre de Shakespeare et de Broadway. La brillante adaptation d’Alexis Michalik conserve du premier l’efficace intrigue et son lot de quiproquos, et du second l’énergie jubilatoire de la comédie musicale.
Les numéros de danse et de chant parviennent, à l’image du spectacle, à combiner humour potache et ultra sophistication. L’histoire, largement revisitée – notre mégère finira sa lune de miel chez les sept nains – fait la part belle à l’absurde pour un résultat délirant aux multiples trouvailles. La force de la pièce tient à la virtuosité des sept fabuleux comédiens pluridisciplinaires, dont la cohésion et le plaisir contagieux sont instantanément perceptibles. Tous chanteurs et danseurs, mais également claquettistes ou musiciens, ils déroulent l’étendue de leurs talents variés au fil des rebondissements. L’extrême maîtrise du jeu leur permet de conduire la pièce à un rythme effréné sans jamais sombrer dans l’hystérie ou l’excès. Hilarant et intelligent d’un bout à l’autre, le spectacle est ponctué de véritables perles, notamment la rencontre musclée de l’héroïne avec son prétendant lors d’un spectaculaire pas de deux. Divertissement de haut-vol, “La Mégère à peu près apprivoisée” offre un plaisir trop rare : un spectacle ciselé dans le moindre détail qui ne se prend pas au sérieux.
“La Mégère à peu près apprivoisée”, mise en scène : Alexis Michalik, avec : Fanny Aubin, Louis Caratini, Olivier Dote Doevi, Leilani Lemmet, Dan Menasche / Gregory Juppin (en alternance), Alexis Michalik et Régis Vallée.Vingtième théâtre, jusqu’au 3 janvier 2010, du mercredi au samedi à 21h30 et le dimanche à 17h30, 7, Rue des Plâtrières, Paris 20e, m° Ménilmontant, 24 euros (TR 12 euros).