Cesare Tome 2 : le fils prodige

Dans ce second volume de Cesare, la nouvelle série de Fuyumi Soryo publié aux éditions Ki-oon, les choses se mettent en place et de grands personnages historiques font leur apparition (Christophe Colomb, Léonard de Vinci, Laurent de Médicis, etc.).

Angelo, à l’exception d’une scène concernant la Divine comédie de Dante, est mis de côté. Ce sont Cesare et Miguel, plus présents que dans le précédent volume qui occupent le haut de l’affiche. Leur passé est peu à peu dévoilé, de même que certains de leurs desseins. Le personnage de Cesare, toujours plus ambivalent, oscille tantôt entre réflexions froides et implacables et entre gaieté et curiosité de la jeunesse.

Le climat oppressant de l’époque, avec ses rivalités et ses menaces, est parfaitement retranscrit. Les manigances de chaque camp se font plus précises, d’autant que la disparition prochaine du pape et la vacance du trône pontifical déchaînent les appétits, dévoilant de nouveaux personnages des plus redoutables, comme le père de Cesare et son plus terrible adversaire, le cardinal Giuliano Della Rovere. La lutte pour la triple tiare promet d’être acharnée, et même les plus jeunes des protagonistes auront leur partie à jouer.

Les dessins, toujours très soignés, sont impressionnants. L’une des pages les plus étonnantes représente, en couleur, la chapelle Sixtine avant l’intervention de Michel-Ange. Lors de son passage au salon du livre de Paris, l’auteure a expliqué, dans une conférence publique, que la réalisation de cette planche a été très particulière. La documentation étant lacunaire, seule la présence de la voûte ornée d’étoiles et des fresques de Pérugin sur le mur de l’autel étant attestées. De plus, en cours de réalisation, l’auteur a appris que cette planche serait en couleur.

L’aspect historique de l’ouvrage est renforcé par la présence d’une bibliographie à la fin du volume. Les livres y sont classés par chapitre et par thème.
Le volume 2 des aventures de Cesare Borgia tient toutes ses promesses. Si le premier tome était une introduction à l’époque et aux personnages, dès le tome deux, l’intrigue prend de l’ampleur, laissant de côté l’image frivole de Cesare pour le montrer sous un jour plus humain. Une chose est sûre, il n’a pas fini de nous surprendre.