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[Londres] Sigmar Polke, portrait d’un artiste en recherche à la Tate Modern

[Londres] Sigmar Polke, portrait d’un artiste en recherche à la Tate Modern

17 October 2014 | PAR Yaël Hirsch

Sous le titre Alibis, la Tate Modern retrace la trajectoire d’un grand plasticien allemand. Contemporain de Kiefer et Richter, Sigmar Polke est peut-être moins connu du grand public parce que ses œuvres sont toujours en recherche et peut-être moins identifiables à un style fixe et fixé. L’exposition qui couvre les années 1963-2010 est l’occasion de se frotter à l’art d’un chercheur de formes nouvelles. Jusqu’au 8 février.

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On entre dans l’univers de Sigmar Polke par ses peintures les plus célèbres, pop, imprimées en gros points, elles interrogent avec a propos une société de consommation qui lui semble absurde. Mais l’image même, sa copie, sa dissémination, qui est interrogée par l’artiste allemand. Puis c’est lui-même qu’il balance sur le devant de la scène en posant son nom comme une marque ironique sur ses créations ; Pour éviter de tourner en rond dans notre civilisation occidentale assez idolâtre, Polke a beaucoup voyagé. En homme de son temps, mais caméra au bras, dans les années 1970, il rend compte de voyages hallucinés en Extrême-Orient, par le biais de l’art vidéo. Dans les années 1980, l’expérimentation systématique pratiquée par Sigmar Polke trouve un écho et une caisse de résonnance à la biennale de Venise. Les années suivantes sont l’occasion de revenir à des grands panneaux colorés et à des compositions qui font passer l’art au-delà de l’illusion.

Exposition monumentale, ces Alibis de Sigmar Polke ouvrent la porte d’un monde fascinant où l’on découvre un esprit et un artisan toujours en recherche. Il y a tellement de diversité dans ses compositions et tellement d’influences que tout un chacun y trouvera des échos très personnels. Mais l’on ressort de cette grande fête de couleurs avec l’impression que si l’artiste est sur la voie formidable de la recherche, il n’a peut-être pas encore trouvé sa voie à lui, cette griffe qui fait penser : c’est la signature du maître.

Visuel :affiche de l’exposition

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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