TLC à Megève : l’exposition Georges Gimel au Musée de Megève

Situé derrière la mairie, après le petit torrent, le Musée de Megève propose des expositions originales, centrées sur le patrimoine du village. Cette année, c’est le peintre et graveur Georges Gimel qui est à l’honneur pour une belle exposition-hommage.

Au XVIIIe siècle, la vieille demeure mégevanne était une Maison de Charité, puis un Hospice. C’est en 1988 qu’elle est devenue le Musée de Megève, un bel espace dédié à la culture locale.
Dans une salle, nous pouvons admirer un haut-relief en bois sculpté commémorant la visite de Saint-François de Sales au prieuré de Megève en 1606.
La grande salle, quant à elle, est consacrée à l’exposition des œuvres de Georges Gimel. C’est la première fois qu’est organisée une rétrospective de cet artiste, mort il y a cinquante ans (sur la patinoire de Megève, mort des plus romantiques). Comme nombre d’amoureux de Megève, Gimel était également un Mégevan d’adoption. Ayant découvert le village, il y est resté, pour peindre, graver, travailler les émaux. Gimel a notamment réalisé le Chemin de Croix de l’église Saint-Jean-Baptiste.
Sa source d’inspiration ? Les paysages de montagne et la vie locale. Gimel a peint les sommets, le village, les couleurs hivernales. Sa peinture est souvent audacieuse. Ainsi, de cette immense fresque double représentant un homme et une femme presque nus et qui ornait la façade du chalet de l’artiste. Certains Mégevans ont pu être choqués par cette fresque étonnante, pleine de vitalité.
Dans une autre salle, sont présentés 25 portraits non moins surprenants : Gimel a peint des visages mégevans, à leur insu, avec une malice tout à fait plaisante. Les Mégevans les plus observateurs peuvent ainsi s’amuser à reconnaître un grand-père, un oncle, un ancien commerçant. En effet, Gimel a travaillé d’après photos : les photographies, ainsi que quelques phrases manuscrites qui ont valeur d’indices permettent d’identifier, de manière plus ou moins sûre, tel ou tel personnage local. Un primeur, un livreur de journaux, un banquier, un masseur, c’est toute la vie du village qui défile sous nos yeux. Pour certains, le doute subsiste et le jeu de pistes se poursuit. Nous admirons le trait précis de Gimel, ainsi que son usage de couleurs très vives, par larges taches, qui en ferait presque un précurseur d’Andy Warhol.
Les expos se tiennent toujours sur deux saisons : l’exposition Gimel, inaugurée cet hiver, sera également présentée cet été.

L’année dernière, le Musée avait enthousiasmé Mégevans et touristes avec une exposition regroupant un nombre impressionnant de vieilles cartes postales léguées par un collectionneur, un autre amoureux des lieux.

A noter : le Musée du Val d’Arly, à quelques rues du Musée de Megève, devrait rouvrir prochainement. On y découvre le mode de vie d’un village de montagne, avec ses traditions et son artisanat.

Musée de Megève, exposition « Georges Gimel (1898-1962), un moderne à Megève », du samedi 6 juillet au dimanche 1er septembre 2013 inclus, de 15h à 19h30, tlj sauf le samedi. Entrée libre. 66 rue Comte de Capré, +33 04 50 21 21 01.