L’actrice Bernadette Lafont lit Les petits outrages de Claude Bourgeyx les 8 et 9 septembre
Les petits ouvrages paraît en 1984 et se présente comme une collection de récits très courts, de faits divers métamorphosés en récits surréalistes, avec cynisme et humour noir. La très talentueuse Bernadette Lafont en lira des extraits les 8 et 9 septembre au théâtre Les Déchargeurs. A voir d’urgence, d’autant plus que l’entrée est libre.
Les petits outrages de Claude Bourgeyx choque, irrite, perturbe, mais ne laisse jamais indifférent. Ses récits commencent comme des anecdotes réalistes tirées de la vie quotidienne, mais dérapent très vite, et le récit bascule dans le fantastique. Il s’empare d’activités banales pour mettre en lumière ce qu’elles révèlent des valeurs de notre société. Ses petits outrages sont une satire brillante de notre société, mais aussi une interrogation sur notre rapport au temps, à Dieu et autres questions métaphysiques abordées de manière légère et originale.
Bernadette Lafont, connue pour ses rôles dans les films de Truffaut et de Chabrol, ainsi que dans l’Effrontée de Claude Miller, pour lequel elle obtint un César, a choisi de nous faire partager son goût pour Bourgeyx en lisant ses textes au théâtre Les Déchargeurs.
Voici un extrait de l’oeuvre, pour vous mettre l’eau à la bouche:
“Le journaliste arracha la bande de papier qui venait de jaillir du téléscripteur, la parcourut et apprit avec stupeur que l’immeuble de son propre journal était en feu, que les secours étaient déjà sur place, que des victimes avaient déjà été dénombrées et que le préfet de la région s’était rendu sur les lieux du sinistre.
Un peu perplexe quant à la crédibilité de cette information, il se pencha par la fenêtre pour en vérifier l’exactitude. Il vit alors les efforts de deux casernes de pompiers lutter contre les flammes s’échappant des issues de l’immeuble avec une telle violence qu’il douta un instant que ce fussent bien des flammes.
Il reprit alors la dépêche et en lut avec plus d’attention le contenu. C’est ainsi qu’il découvrit son nom sur la liste des rescapés. Un peu tranquillisé par cette nouvelle, il poursuivit, apaisé, la rédaction de sa chronique hebdomadaire intitulée : « Le temps qu’il faisait hier. » “