Danse
Long Play,  les corps chauds d’Alexandre Roccoli au Ballet national de Marseille

Long Play, les corps chauds d’Alexandre Roccoli au Ballet national de Marseille

05 October 2021 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Les 2 et 3 octobre, le chorégraphe Alexandre Roccoli, dont on adore le travail sur les danses traditionnelles, s’emparait de la musique d’Adam Shaalan et des corps des danseurs du BNM, et cela se passait à Actoral bien sûr !

Nous vous en parlions en février 2021, Alexandre Roccoli commençait les répétitions avec la troupe constituée par (LA)HORDE, le collectif qui dirige le Ballet national de Marseille. (LA)HORDE, c’est un trio composé de Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel, qui a inventé l’idée de danse post-internet. C’est donc logiquement qu’un projet avec un DJ (de génie) a trouvé sa place dans un partenariat avec le très contemporain festival Actoral. Au commencement, Alexandre rêvait d’une nuit blanche. Finalement ce sera un temps long, une Long Play, mais pas un temps infini.

La pièce dans sa forme actuelle se compose de trois boucles à la suite : trois fois une heure. Au commencement, et ça, c’est resté, il y a une rencontre avec Adam Shaalan, un musicien directeur de HIZZ, un label situé au Caire en Égypte. « Avec Adam, on s’est rencontrés à la Cité internationale des arts. Nous étions résidents ensemble. Nous avons beaucoup échangé et il est venu voir les pièces que je jouais à l’époque : Weaver Quintet et Short Term Effect, le duo des frères Youness et Yassine Aboulakoul. (…) Pour cette collaboration, nous avons beaucoup parlé avec Adam. Il vient aussi d’une famille soufie, et on parlait déjà de ce rapport entre la question du son, du soin, mais aussi de l’art du soin. Du coup, ce projet avait déjà un titre avant même que l’on entre dans cette période plus compliquée qu’est cette pandémie. On l’avait appelé To Ca(i)re – c’est aller vers Le Caire mais aussi le “care” envers nous. »

Long Play est une communion. Sur la scène toute en halo de rouge, les danseurs aux costumes SM sont englués les uns aux autres et toute l’histoire sera d’arriver à se séparer sans perdre le collectif. La chorégraphie dessine des amas où les appuis sont les membres des autres. Comme chez Myriam Gourfink, la lenteur et le rapport à son alter ego sont essentiels. En live mais invisible, Adam Shaalan offre une bande-son plus trance que house, il accompagne le souffle du geste jusqu’à permettre au bloc de faire une ligne courbe, comme le haut du soleil.

Et c’est dans le travail des lignes que Long Play est la plus intéressante. Le travail sur les mouvements des têtes ensemble est parfait, tout comme cette danse des bisous (vous verrez !).

Les danseurs sont tous très différents physiquement et pourtant ils sont Un dans leur individualité. C’est très étonnant, comme si la danse était un soin, une énergie à faire circuler entre eux et entre nous, particulièrement quand la musique s’arrête et que ce sont les pas qui imposent le son. Le corps comme mouvement, le corps comme chanson, ce serait une belle façon de boucler la boucle !

Visuel : Alexandre Roccoli/Long Pay répétitions @ Ballet national de Marseille © Jacob Khrist

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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