Amala Dianor, Filipe Lourenço et Seydou Boro à la Belle Scène Saint Denis
Comme chaque année, depuis cinq ans, depuis que le forum du Blanc Mesnil n’est plus, le Théâtre Louis Aragon et le Théâtre Gérard Philipe se rassemblent à la Parenthèse. En ouverture, comme toujours, une belle photographie de la diversité de la danse contemporaine.
Dans une juste transition, le plateau se vide pour laisser place aux interprètes de Filipe Lourenço (qui présentait le génial Pulse(s) l’année dernière). Le casting est complètement fou et naturellement, la grammaire de Christian Rizzo (Filipe est l’un de ses danseurs) est là. Sabine Rivière, Agathe Thévenot, Ana Cristina Velasquez, Jamil Attar, Khalid Benghrib, et Kerem Gelebek se mettent en ligne, main dans la main. Une ligne, ça n’a l’air de rien de dingue, mais une ligne en mouvement c’est autre chose. Puis, dans une volonté presque folklorique la ligne tourne à partir de son point central (en l’occurrence, Kerem Gelebek). De cette forme géométrique basique viennent des ruptures, le groupe n’est pas si soudé, des dislocations pointent jusqu’au mouvement, libre qui, avant longtemps, ne lâche jamais la main de l’autre dans une circulation ronde. Gouâl, tel est le nom de cette étape de travail sera à suivre de près !
Enfin, nous allons dans un ailleurs sombre où apparaît sculptural, l’immense Seydou Boro qui présente une étape de Koteba au sujet lourd. Il danse le viol, le meurtre et les armes en mots et en signes. Le visage est peint en orange, le buste est libre et le bas du corps est recouvert d’une grande jupe ocre. L’image est belle. En sorcier, il incarne les douleurs les plus indicibles. Sa danse est possédée, tout se tord comme s’il était habité. Seydou Boro danse l’indignation dans ce qu’elle a de plus direct.
Le premier programme danse de La Belle Scène Saint Denis se déroule à la Parenthèse, 18 rue des Ecoles. jusqu’au 13 juillet à 10H. Durée 1H30. 0490874681.
Visuel : ©ABN