Musique
Lombre de retour avec son nouvel album “Ailleurs” (Interview)

Lombre de retour avec son nouvel album “Ailleurs” (Interview)

12 May 2023 | PAR Kevin Sonsa-Kini

La dernière fois que nous avions interviewé Lombre, c’était à l’occasion de la sortie de son EP La lumière du noir en 2020. Lombre de son vrai prénom Andréas, est de retour avec un premier album intitulé Ailleurs. Cet opus est une invitation au voyage intérieur avec une vie faite de rêves à concrétiser et des réalités à embellir. C’est aussi une ode à la joie et un appel à agir. Lombre sera en concert à la Maroquinerie de Paris le mardi 23 mai prochain. Avant ce grand rendez-vous, le chanteur a accordé une interview à Toute la culture. 

Toute la culture : Quel effet ça vous fait de sortir votre premier album ? 

Lombre : Ça me procure beaucoup de joie et en même temps de l’appréhension aussi parce que c’est quelque-chose d’important pour moi ce premier album. Depuis tout petit, je baigne dans ça avec mon père qui écrit des albums. Je suis plus proche de la génération album que playlist. Pour moi, sortir un album, ça représente une grande marche. C’est beaucoup de satisfaction parce que j’ai pris le temps pour faire cet album. J’ai travaillé dessus depuis 2020 et l’EP La lumière du noir. On a mis trois ans à finaliser ce disque et j’en suis super content parce que je trouve qu’il me ressemble.

Est-ce que le fait que les concerts et les tournées se soient faits plus rares ces dernières années a aidé pour travailler sur cet album à plein temps ? 

C’est vrai que le fait qu’il ne pouvait plus y avoir de concerts m’a beaucoup aidé, mais, en même temps, on vivait une période où on était beaucoup enfermés, on ne pouvait pas trop sortir. Moi, quand j’écris des chansons, je m’inspire beaucoup de la vie, de ce qui se passe et de ce que j’arrive à observer au quotidien. Et quand on est enfermé dans un appartement et une maison, c’est un peu compliqué de trouver l’inspiration. Ça m’a servi comme ça m’a desservi. Mais, finalement, j’ai pu jouer sur quelques dates en 2021 et 2022. C’est ce qui a fait que j’ai pu quand même retrouver la scène et le live que j’affectionne particulièrement. 

Pourquoi “Ailleurs” ? 

Ce titre est arrivé après la création du disque. J’ai trouvé ce titre à la fin, une fois que j’avais enregistré toutes les chansons. J’ai essayé de faire un peu le tour de tous ces titres pour les rassembler et voir un petit peu ce qui pouvait être le nom de ce disque. “Ailleurs” me paraissait évident, car c’était un terme que je reprenais beaucoup. Je me suis aussi aperçu que j’avais fait ces chansons pour me faire du bien, me procurer du bien dans une période qui est assez anxiogène. 

Y’a-t-il un message que vous vouliez faire passer à travers ces 12 titres ? 

Oui, carrément. Ma philosophie a toujours été de parler des noirceurs, des choses pas toujours très évidentes afin de se recentrer dans la lumière et dans l’espoir. Je voulais faire des titres qui fassent du bien aux gens, comme ils m’ont fait du bien lors de la création de ces titres. En même temps, l’idée, avec l’équipe de la création de ce disque, notamment Clément Libes et Léo Bouloumié, c’était de ne se priver de rien en termes de direction musicale et de couleur. On voulait faire un album polyvalent et c’est ce que j’aime. On peut passer d’un titre introspectif avec un texte fleuve comme Tout le temps ou Lueur à l’horizon à des titres plus ensoleillés comme Dors petit dort à La vague. Mais aussi des titres plus conscients comme Qu’est-ce qu’on a fait qui parle du rapport à l’écologie. L’idée, c’était aussi d’englober plein de thèmes différents sans partir dans tous les sens, mais en essayant de cadrer les choses et en ne se privant de rien. 

L’album a en effet été réalisé par Clément Libes qui a travaillé avec BigFlo et Oli. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Clément, c’est quelqu’un que je connais depuis pas mal de temps. On s’est rencontrés à un concert à la base chez moi en Aveyron. Avant même de travailler avec BigFlo et Oli, il faisait partie d’un groupe qui s’appelle Kid Wise et d’un autre qui s’appelle Bruit. Moi, j’étais assez fan de Kid Wise. C’était d’ailleurs un groupe qui venait de Toulouse en plus. J’ai beaucoup aimé leurs deux albums et Clément y était pour beaucoup. C’est quelqu’un de très polyvalent dans sa musicalité et moi, j’avais vraiment besoin de ça pour essayer de trouver une identité musicale. Moi-même, je suis auteur avant tout et je ne suis pas forcément musicien ni compositeur. Du coup, j’avais besoin d’avoir quelqu’un qui puisse m’aider à trouver cette ligne directrice dans le son. D’ailleurs, il était déjà à l’origine de mon EP La lumière du noir en 2020, et on a décidé de continuer l’aventure ensemble parce que ça matchait plutôt bien entre nous. On a 85% du disque ensemble. C’est une grande fierté pour moi d’avoir pu travailler avec ce gars-là qui est très ouvert d’esprit, humainement et musicalement. 

Deux titres ont été dévoilés avant la sortie de l’album, à savoir : Fête et Mon étoile. Comment ont-ils été accueillis par le public ? 

Ils ont été très bien accueillis ! J’en étais très content parce que ce n’est jamais facile de revenir après trois ans de silence. On a toujours peur qu’il n’y ait personne au rendez-vous. En tant qu’artiste, on espère toujours que chaque titre soit le plus gros carton que tout le monde attend. Mais malheureusement, on sait que ça ne se passe pas comme ça. C’est un milieu où il y a beaucoup de monde. Chaque semaine, il y a plein de titres qui sortent. Mais en tout cas, on ne s’arrête pas. On s’aligne toujours sur les retours de nos propres fans qui nous suivent sur les réseaux sociaux et qui nous dénichent des places de concert. 

Vous serez sur la scène de La Maroquinerie de Paris le 23 mai prochain. À quoi peut-on s’attendre ? 

Ce sera un show vraiment rock. J’étais en résidence il y a quelques semaines pour préparer cela. Avec mon équipe, on a recruté un batteur, Damien Güzu, l’année dernière qui avait d’ailleurs participé à notre concert à La Boule Noire qui s’était tenu en avril 2022. C’était très important pour nous d’avoir quelqu’un pour amener une énergie différente. D’ailleurs, sur cet album, on a opté pour une direction artistique un peu moins électro et plus acoustique dans les sons. Il y a beaucoup plus de guitare acoustique, plus de batterie acoustique, plus de cordes… Et c’est important que ça puisse plus se ressentir en concert. On espère que notre concert pourra parler à tous les publics et on a hâte de faire ce concert. J’avais la chance aussi d’avoir une équipe très investie ! Sans eux, je n’aurais pas fait tous ces concerts. Ça fait sept ans que je tourne en faisant des premières parties, des petites prestations et là, l’idée c’est d’arriver avec quelque chose de plus solide. 

Pour finir, avez-vous un message à faire passer au public qui vous suit depuis quelques années et qui attendait l’album avec impatience ? 

Je les remercie parce que la route a été longue. J’ai pris mon temps pour sortir un album et dévoiler les chansons. Ça prend quand même beaucoup de temps. J’encourage aussi les gens à venir me voir à la Maroquinerie ou au Rex qui est une salle à Toulouse et dans laquelle je ferai ma release party le 25 mai, puis partout en France bien sûr. C’est important pour moi de remercier le public qui est toujours là pour me soutenir, car, s’il m’arrive tout ça, c’est évidemment grâce à eux. 

Photos : © David Viarouge. 

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