Musique
Silly Boy Blue : nouvel album et amour éternel

Silly Boy Blue : nouvel album et amour éternel

12 May 2023 | PAR Juliette Brunet

Nommée aux Victoires de la Musique l’année dernière après une tournée nationale, Silly Boy Blue est de retour avec un album de douze titres, dressant une fresque de l’Amour aux couleurs oniriques et cathartiques, électroniques et acoustiques. 

Les morceaux de ce nouvel album, mélodique et gracieux, ont vu le jour entre Paris et Londres, avec l’aide du producteur Paco Del Rosso. La chanteuse nantaise, dont le nom d’artiste reprend le titre d’un morceau de Bowie, y met en musique les différents états que provoque l’amour grâce à des mélodies maîtrisées, qui se répondent et se complètent. S’embrassent des ballades pop entraînantes, des sonorités électroniques oniriques, et des prouesses vocales presque a capela.

Les deux artistes qui en ont réalisé la pochette, ne sont autres que Pierre et Gilles. La chanteuse a donné carte blanche au couple de plasticiens pour illustrer son nouvel album. Des roses noires, une explosion bleue électrique, des gouttes écarlates en suspension, et des serpents qui s’échappent d’un cœur rouge vif… Cette icône bariolée contient autant de métaphores et de références que l’album lui-même. Le mythe de la gorgone Méduse et l’image de la sorcière maléfique et vengeresse se mêlent aux iconographies religieuses de la sainte et de la veuve.

Une histoire de l’Amour pour le meilleur et pour le pire

Après Breakup Songs, Silly Boy Blue continue d’exploiter la thématique l’amour, en dépassant celui de la rupture amoureuse. Avec Eternal Lover, Ana Benabdelkarim s’inspire de ses propres expériences pour retranscrire la pérennité de ce sentiment si vaste. Au-delà des relations, toujours éphémères, l’artiste cherche à en capturer l’essence, les chapitres inévitables, la mécanique implacable. Cet album se veut une histoire de l’Amour, où se mélangent toutes ses nuances, où se fondent chacune de ses dimensions.

Il y a les déboires amoureux et les désabusements du cœur. La mélancolie de l’attente et les espérances éconduites, dans « Hopeless ». On imagine les espoirs vains et les histoires que l’on s’invente, avec le morceau « Stalker ». Mais aussi l’assurance des amours sereines et le bonheur d’aimer rêveusement, dans « Widow Dreams Forever » et « Another Love Story ». Aux étincelles des débuts et à la poudre aux yeux se mélangent les cendres des adieux et les sentiments amers, dans la ballade pop « Sparks ». Avec des ambiances aussi douces que puissantes, presque éthérées et toujours harmonieuses, on entrevoit des corps qui s’enlacent et des esprits qui s’évadent dans un ailleurs onirique.

Il y a toutes ces émotions que l’on prend pour religion et ces rencontres qui deviennent des raisons de vivre. Les inconu.es qu’on prend pour amant.e.s et les amoureu.x.ses qui ne seront jamais des ami.e.s, comme le clame le refrain de « Not a friend ». Les passions auxquelles personne n’est prêt, les peines dont on ne se défait jamais vraiment. Les cheveux que l’on s’arrache en délirant de colère, avec « Hate, Forever », mais aussi, les mains que l’on tend en implorant et les larmes que l’on cache, au rythme de « I Don’t Look Good When I Cry ». Alors peut-être que les amours immortelles n’existent pas, mais l’Amour restera éternel tant que les cœurs continueront de battre et la voix de Silly Boy Blue de résonner.

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Juliette Brunet

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