Arts
Pour Patrick Amine, tout est question de style

Pour Patrick Amine, tout est question de style

13 May 2023 | PAR Nicolas Villodre

La galerie RSF, n’est pas celle de Reporters sans frontières, mais celle de l’entrepreneur Nicolas Bara et de la photographe Cat Soubbotnik, située rue Française. Le 9 de la rue Française est devenu par une contrepèterie à la Pierre Repp Rue Sans Fraise. On y trouve “des murs, des photos, des tableaux, des objets, des structures, des couleurs (…) [et] des gens qui créent, qui rêvent, qui s’engagent, qui travaillent, qui se rencontrent“.

Chemins de travers(e)

L’écrivain et critique Patrick Amine a réuni une onzaine d’artistes contemporains qui se partagent les cimaises du rez-de-chaussée et l’espace du sous-sol jusqu’au 1er juillet 2023. Citons-les dans l’ordre alphabétique : Arno Bio, Loris Cecchini, Hugo Claus, François Delebecque, Robert Devriendt, Riccardo Gusmaroli, Mihael Milunovic, Bruno Privat, Cat Subbotnik, Barthélémy Toguo et Thomas Zipp. L’expo a pour titre Chemins de traverse.

Le sous-titre de l’accrochage, “Style is not dead”, est une phrase du peintre Asger Jorn, une des principales figures de CoBrA et de l’Internationale situationniste. Ces artistes “utilisent des médiums variés” mais ont en commun de sortir des sentiers battus pour donner chacun à sa façon son point de vue “sur les diverses problématiques liées au monde dans lequel ils vivent et qu’ils traversent selon leurs expériences : écosphère, mutations écologiques, technologies contemporaines, transformations du vivant.” 

Le monde en miniature

Arno Bio fait dans le collage à la Max Ernst. Louis Devriendt, peintre belge, exécute de tout petits tableaux en laissant “l’insolite s’inflitrer dans ses images” avec une technique très au point, dans tous les sens du terme, qui trompe-l’œil du visiteur, ne sachant s’il a affaire à de la photo ou à de la peinture à l’huile comme au “siècle d’or” hollandais. Loris Cecchini, italien, dessine, mine de rien, ou plutôt “mine de plomb”. Riccardo Gusmaroli conçoit ce qu’il appelle un “Uvomundo” au moyen du ready-made. Mihael Milunovic, franco-croate, maîtrise l’encre de Chine et donne à voir des scènes fantastiques. Thomas Zipp, allemand, fait des portraits simplistes, niais d’apparence, d’autant plus inquiétants.

Cat Subbotnik propose ce que Patrick Amine qualifie de “délicates compositions aériennes”. Barthélémy Toguo montre deux beaux monochromes figuratifs à l’encre délavée, l’un d’ocre brun, l’autre de bleu outremer. Hommage est rendu au multitalentueux Hugo Claus (1929-2008), écrivain d’expression néerlandaise, peintre, dessinateur, photographe et cinéaste expérimental. Avec cette exposition, Patrick Amine a voulu plonger le spectateur “dans un monde d’expressions esthétiques hybrides et curieuses.”

Visuel : Robert Devriendt, une image de The Missing Script (2019), ph. Nicolas Villodre.

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Nicolas Villodre

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