Musique
[Live report] La Motown Night rend soul le public sur la scène du Trianon

[Live report] La Motown Night rend soul le public sur la scène du Trianon

19 April 2013 | PAR Camille Hispard

 

 

 

A l’occasion de cette première soirée Motown en force, organisée par Motown France et Hp Connected Music, le Trianon recevait une flopée d’artistes entièrement dédiés à la cause, avec en prime, l’élégant Ben l’Oncle Soul et la lumineuse Ayo en présentateurs d’exception !

IMG_0711Après une photo souvenir sur le mur de Motown Night Hp Connected Music et le temps de siroter une bière bien méritée vu la queue de dingue au bar, on entre dans la salle du Trianon. Instantanément, notre corps, notre tête et notre affect se replongent dans les années bénies du Label de Détroit. Un Dj balance des sons made in Motown : une douce nostalgie joyeuse nous envahit sur les titres des Jackson Five, des Supremes ou de Stevie Wonder. Un set qui nous régale et qui fait peu à peu monter la sauce dans la salle qui s’électrise de plus en plus, attendant impatiemment le début des hostilités.

Les Milk Coffee Sugar (dont Gaël Faye!) débarquent pour annoncer que ça va être le feu et pour mettre en jambe le public qui doit assurer, car ce soir, il y a une captation vidéo Arte : la classe ! Le temps de quelques bons mots et de présenter le groupe, enfin plutôt l’orchestre, qui accompagnera les artistes ce soir, et c’est parti !

IMG_0737C’est Ayo qui inaugure cette soirée unique rendant hommage au Label Motown qui dans les années 60 marqua un réel renouveau dans la musique et qui influencera surtout tout le paysage musical actuel. Ayo, sublime et solaire arrive avec une reprise bien sentie des Jackson Five, distillant sa grâce naturelle et son amour de chanter si communicatif. Elle interroge le public de son accent délicat : “êtes vous venus avec votre âme soul ?” L’allemande à la couleur miel nous offre un titre exclusif extrait de son prochain album ; un son pétillant et percutant alliant sa force hip-hop folk à un flot par moment quasiment rappé.

Puis on accueille le très mélancolique Citizen Cope, à mi-chemin entre Elliott Smith et John Butler Trio. Ses yeux de cocker nous font un peu pencher la tête, mais la puissance émotionnelle de sa voix nous bouleverse. Le duo avec Ayo est très émouvant et la chanteuse n’hésite pas à nous dire l’admiration qu’elle a pour le bonhomme ! A ce moment, la voix de la diva plane au dessus de tout, sublimée par les choristes de Ben l’oncle soul qui par leur gestuelle so sixties et leur travail des voix nous plongent définitivement dans l’ambiance Motown.

Une belle surprise nous attend ensuite puisque la génialissime Alice Russel vient mettre le feu au Trianon. Toute en couleur, la britannique à la voix atomique vient nous balancer son très tubesque Heartbreaker, extrait de son dernier album. Avec son petit côté Pink, clairement contrebalancé par la subtilité immense de son timbre so soul, Alice Russel envoie du lourd. Histoire de nous convertir à fond, elle reprend la sublime chanson What’s Goin On de Marvin Gaye : un moment suspendu sur le fil du Rythm N’Blues.

IMG_0807Puis notre oncle préféré vient enfin chanter à son tour, livrant une reprise vraiment touchante de These Arms Of Mine d’Otis Redding, qui prend une dimension particulière, comme un instant arrêté dans le temps. Ce slow arrachant et possédé est brillamment interprété par Ben l’Oncle Soul qui montre que son pseudo est d’une légitimité évidente !

Après ce moment très spécial, la songwriter du Tennessee, Valérie June fait une entrée discrète sur le plateau avec un charisme de diva soul profonde et torturée à la Billie Holiday. Un peu plus introvertie que le reste de la troupe, on ressent moins le partage avec le public mais on ne peut que céder face à ce timbre à mi-chemin entre les sombres turpitudes d’un Johnny Cash et la beauté quasi country d’une June Carter.

IMG_0844Pour réveiller le public une troupe de danseurs investit les lieux avec fureur. Le tout à base de locking de popping, de smurf, de danse africaine et d’un mélange né des racines même du blues et de la soul. Les danseurs tourbillonnants provoquent un réel cataclysme sur la scène entraînant les sifflés enflammés de la foule, les poussant à toujours plus d’acrobaties de breakdance ! Puis ils repartent comme ils sont venus pour laisser place à Patrice.

IMG_0883C’est vraiment un plaisir de retrouver le beau chanteur allemand qui a su imposer son style atypique inclassable. D’ailleurs, Ben l’oncle Soul le précise, pas de petite case pour le chanteur. Quand il arrive, c’est simple le sol se met à sautiller sous les envolées enthousiasmées des spectateurs. Patrice est loin d’être décevant  et assure deux titres inédits très prometteurs qui feront partie de son nouvel opus qu’on attendra avec impatience. Il conclut son passage par un candide Let It Be des Beatles tendre et juvénile.

Un nouveau monstre de scène fait son entrée : Pj Morton. Claviériste de Maroon 5 et surtout grosse pointure qui a entre autres fait un duo avec Lil Wayne. Une prestation qui conquiert définitivement le public qui semble ressentir des vagues Motown positives de tous les côtés. Ovationné, il nous offre Heavy un de ses singles so soul !

Gaël Faye entre en scène pour défendre son dernier album “Pili Pili sur un Croissant au Beurre”. La dernière recrue de Motown France prouve qu’il va vraiment compter sur la scène musicale actuelle. Son flot poétique et incisif débite Métis, une très belle chanson qui rappelle l’écriture lyrique d’un Mc Solaar. Et Ben l’oncle Soul rejoint son acolyte associé de Suga de Milk Coffe Sugar pour une reprise incroyable d’Express Yourself avec tous les danseurs qui expriment leurs corps dans tous les sens.

Une soirée d’exception qui a diffusé une ambiance chaleureuse et solidaire où le public semblait transporté dans un autre temps. A l’air des cuivres inspirés d’un son libre qui venait de loin, signé du label Motown.

32ème édition de ‘Jazz sous les pommiers’
Drive-in au Grand Palais du 10 au 21 juin prochain
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Camille Hispard

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