Jazz
Pianomania : Un final royal avec Ayo & Gaël Rakotondrabe 

Pianomania : Un final royal avec Ayo & Gaël Rakotondrabe 

02 December 2022 | PAR Geraldine Elbaz

Mardi 22 novembre 2022, le Théâtre Marigny présentait deux duos piano voix d’exception : Oxmo Puccino et Yaron Herman en première partie puis Ayo et Gaël Rakotondrabe pour clôturer la deuxième édition du festival Pianomania. Retour sur un final en beauté. 

Oxmo Puccino & Yaron Herman, quand le rap et le jazz se rencontrent 

Oxmo Puccino et Yaron Herman sur le même plateau ? Un chanteur de rap franco-malien avec un pianiste de jazz franco-israélien ? Si pour certains ce duo semble improbable de prime abord, il vous suffira d’écouter la poésie chantée, la beauté des textes, mêlés aux accords majestueux du pianiste pour comprendre que la magie opère. 

Leur rencontre artistique ouvre les horizons, mélange les genres, crée un nouvel univers esthétique, emprunt d’amour des mots et des notes. Le tout sur une rythmique douce, calme, presque méditative, qui vous embarque dans un ailleurs ouaté. 

« Trop d’amour », « Soleil du Nord », « 365 jours » feront partie des titres sélectionnés pour ce concert intimiste entre deux personnalités remarquables, deux sensibilités, qui ensemble, vont produire quelque chose de rare et nous charmer le temps d’une soirée. 

Pour le dernier morceau joué, « Le mal que je n’ai pas fait », Yaron Herman va jouer simultanément sur deux pianos : un Steinway et un célesta, dont les sonorités magiques nous évoquent la musique d’Harry Potter (John Williams) et de Casse-Noisette (Tchaïkovski).

Les deux instruments se font face et le pianiste pivote sur son siège pour étendre son bras droit vers le célesta. Juste quelques notes, qui feront toute la différence et apporteront au morceau une dimension onirique, faisant écho aux paroles d’Oxmo Puccino. La rythmique se fait plus enlevée. Les accords nous prennent aux tripes, toute la salle est en osmose avec les deux artistes. Un moment unique. 

Ayo & Gaël Rakotondrabe, un moment suspendu

Et nous voilà au dernier concert du festival Pianomania, pour tous les accros du piano, mais pas que. Cinq jours intenses à écouter du piano jour et nuit, avec dans la tête un nombre incalculable de thèmes, de morceaux, d’accords, de rythmiques. Cinq jours à écouter les artistes les plus doués, les plus talentueux, les plus inspirants, qui nous ont fait rêver le temps d’un festival. 

En bouquet final, nous aurons donc un duo piano voix avec Ayo au chant, accompagnée par Gaël Rakotondrabe. Ayo nous interprètera plusieurs titres de son dernier album Royal, sorti en 2020. « Throw it away », « Beautiful », « Ocean », les morceaux se suivent et nous enchantent. Bob Marley s’immiscera dans sa sélection avec « Redemption Song ». Les envolées lyriques et majestueuses du piano nous subjuguent. 

Pour son tube planétaire « Down on my knees » (Joyful), Ayo reprend sa guitare et Gaël enrichit d’harmonies sublimes le morceau. La voix envoûtante de la chanteuse, associée aux accords virtuoses du pianiste font leur effet. 

Au rappel, on observe Gaël Rakotondrabe étouffer les cordes du piano avec la main gauche, pour leur conférer un son feutré, intimiste. La voix d’Ayo résonne avec ce grain spécial plein de charme et l’on reconnaît “Nature Boy” (Eden Ahbez), que Nat King Cole chantait en 1948. Moment de grâce absolue. 

La chanteuse prend son temps, ralentit le tempo. Les notes sont détachées, comme murmurées, tout bas. Quelques accords étoffent la mélodie. Nous sommes dans la douceur pure. Moment suspendu. 

The greatest thing you’ll ever learn is just to love and be loved in return. Voilà, l’essentiel est dit, sur le ton de la confidence. Le festival s’achève sur ces paroles d’amour, accompagnées de quelques notes délicates. C’est de l’orfèvrerie. Magistral.

 

Visuel : (c) affiche

Pianomania – 2è édition

Oxmo Puccino & Yaron Herman

Ayo & Gaël Rakotondrabe 

Au Théâtre Marigny

Mardi 22 novembre 2022

Désirs de mondes : 38e édition du salon du livre jeunesse de Montreuil
À la Comédie-Française, Gainsbourg sous toutes les coutures avec Les Serge (Gainsbourg Point Barre)
Avatar photo
Geraldine Elbaz
Passionnée de théâtre, de musique et de littérature, cinéphile aussi, Géraldine Elbaz est curieuse, enthousiaste et parfois… critique.

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration