Jazz
Monty Alexander enchante la Seine Musicale

Monty Alexander enchante la Seine Musicale

19 May 2023 | PAR Geraldine Elbaz

Mardi 16 mai 2023, le pianiste jamaïcain Monty Alexander, véritable légende du jazz, se produisait à l’Auditorium de la Seine Musicale, accompagné de Luke Sellick (contrebasse), Jason Brown (batterie) et de Dennis Rollins (trombone). Un concert flamboyant mené tambour battant !

Un parcours hors norme

Né le 6 juin 1944 à Kingston, Monty Alexander débute le piano à 4 ans en autodidacte. Réfractaire à l’enseignement classique qu’il reçoit dès l’âge de 6 ans, il préfère s’imprégner de musiques jamaïcaines traditionnelles et de jazz. Depuis son plus jeune âge, il reproduit à l’oreille tous les morceaux qu’il entend. Dizzy Gillespie, Louis Armstrong, Nat King Cole, Harry Belafonte et bien d’autres s’immiscent très vite dans son quotidien. Dès l’âge de 14 ans, il commence à jouer dans les clubs de jazz. Après s’être installé aux Etats-Unis avec sa famille, il se fait repérer par Frank Sinatra avec qui il partagera plusieurs scènes. Il fréquente alors Ray Brown (contrebasse), Milt Jackson (vibraphone) et Miles Davis (trompette). Quand il enregistre son premier album intitulé Alexander The Great, il n’a que 20 ans. Sa carrière est lancée : il se produit dans le monde entier, joue avec les plus grands et devient une référence incontournable du jazz. Après 75 albums et un parcours exceptionnel, il nous confie réaliser un rêve d’enfant en abordant le chant. 

Ça swingue, ça pulse, ça groove !

Dans l’Auditorium de la Seine Musicale, Monty Alexander partage avec son public des anecdotes sur ses débuts, ses rencontres, ses inspirations. Comment ne pas évoquer Harry Belafonte et Ahmad Jamal, disparus récemment, dont l’influence sur sa musique a été déterminante ? Comment ne pas parler de Monk ou de Bob Marley, dont les reprises du pianiste nous enthousiasment ? Dans ses compositions, nous devinons en filigrane les Maîtres qui l’ont inspiré. Ça swingue, ça pulse, ça groove ! D’une énergie à toute épreuve, Monty Alexander nous embarque avec lui totalement. 

Ainsi, nous aurons droit à une version époustouflante de « Love for sale », portée par une section rythmique incroyable. Le piano fait résonner les accords majestueux et entraînants, soutenus par une contrebasse endiablée, dont les sonorités se mêlent à la batterie crépitante. Royal. Puis nous aurons la chance d’assister à une interprétation unique de la musique du film James Bond 007 contre Dr No qui devient « Dr Yes » pour l’occasion. Le thème composé par Monty Norman et arrangé par John Barry en 1962 est ici complètement revisité avec des accélérations formidables, où les notes bondissent, ricochent, voltigent… Et l’on se retrouve dans une sorte de course poursuite musicale trépidante. La main droite du pianiste défile sur le clavier à toute allure, la main gauche la rattrape, soutenue par la batterie explosive. On entend alors résonner les pizzicati précipités de la contrebasse, qui impulse une cadence folle. James Bond comme vous ne l’avez jamais entendu ! 

Tout au long du concert, Monty Alexander s’amuse à parsemer, ici ou là, quelques citations exaltantes. Les notes espiègles de « Carmen » et de « La Marseillaise » seront ainsi distillées allègrement selon les facéties du pianiste. On l’entendra aussi chanter sur quelques titres, comme dans l’album Love Notes (2022).

Si la majorité du concert était en trio, le tromboniste Dennis Rollins a apporté une touche festive à l’ensemble, avec des sonorités éclatantes et joyeuses. A la fin du concert, une chanteuse a rejoint les musiciens sur scène pour un moment de délicatesse et d’élégance. De « No woman no cry » à « These Love Notes », en passant par « Nite Mist Blues », « Look up » ou « Oh why ? », Monty Alexander et ses prodigieux musiciens nous auront régalés. Evidemment, au rappel, la salle est debout.

Visuel : (c) GE

Monty Alexander

RastaMonk Vibrations and Love Songs

A l’Auditorium de la Seine Musicale 

Le 16 mai 2023 

Monty Alexander, piano, voix

Luke Sellick, contrebasse

Jason Brown, batterie

Dennis Rollins, trombone

Cannes 2023, jour 3 : Corsini pas convaincante, Wang Bing qui fait réagir et Tye Sheridan, urgentiste en perdition.
La Volte-Cirque questionne le rapport au risque à la Maison des Métallos
Avatar photo
Geraldine Elbaz
Passionnée de théâtre, de musique et de littérature, cinéphile aussi, Géraldine Elbaz est curieuse, enthousiaste et parfois… critique.

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration